Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 22/04/1993

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la crise dramatique que connaît cette année le plant de pomme de terre. La production de plants de pomme de terre représente 6 500 hectares en Bretagne. Pour une production annuelle de 100 000 à 120 000 tonnes, ce sont près de 50 à 60 000 tonnes qui sont exportées chaque année. Les exportations bretonnes représentent 90 p. 100 des exportations françaises de plants de pomme de terre. Depuis 1990, les marchés d'exportation connaissent d'importantes difficultés. La perte du marché irakien en 1990 et la chute du marché algérien cette année ont eu des conséquences graves pour notre région. A ce jour, la situation s'est encore dégradée : les perspectives à l'exportation, notamment vers les pays de l'Est, ne se sont pas réalisées ; les acheteurs français, au lieu de confirmer leurs réservations, les annulent ; les perspectives d'invendus se rapprochent du maximum prévu en début de campagne, et les caisses de péréquation ne pourront y faire face ; les producteurs, dont beaucoup ont encore des marchandises dans leur hangar, et qui en règle générale ne percevront en fin de campagne que le prix de retrait, n'ont pas les moyens financiers minimaux pour replanter, même des superficies en réduction. C'est pourquoi les producteurs réclament une aide de 55 MF qui prenne en compte le déficit à hauteur de 50 p. 100, soit 8 500 francs par hectare pour 6 500 hectares. Cette aide est indispensable pour permettre aux producteurs de replanter en 1993, faute de quoi le plant breton céderait la place au plant hollandais, et tous les efforts de recherche, tant au plan sanitaire qu'en matière de création variétale, et de conquête des marchés extérieurs (4e pays exportateur de plant), auraient été développés en vain depuis trente ans. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui faire connaître rapidement les mesures qu'il envisage de prendre face à cette grave situation.

- page 649


Réponse du ministère : Agriculture publiée le 13/01/1994

Réponse. - Il n'échappe pas à l'attention du Gouvernement que la production de plants de pomme de terre a connu une situation difficile en 1993. Les bonnes conditions climatiques de l'année 1992 et l'augmentation de 10 p. 100 des surfaces plantées ont contribué à accroître de 20 p. 100 le volume de production des plants : cela a conduit à une offre dépassant la demande sur un marché intérieur inactif du fait de l'évolution défavorable du prix de la pomme de terre de consommation. Ce phénomène a été amplifié par la chute des expéditions vers les pays tiers et s'est traduit par la chute des cours et de nombreux invendus. Dans le courant du premier semestre 1993 une aide totale de 15,1 millions de francs a été accordée se répartissant comme suit : 2 millions de francs pour soutenir les efforts d'exportation des groupements de producteurs vers les pays tiers ; 6,5 millions de francs à destination des producteurs afin d'indemniser les invendus ; 6,6 millions de francs pour les comités économiques, dont 4,5 millions de francs pour la Bretagne. Par ailleurs, les producteurs de plants de pomme de terre ont la possibilité de bénéficier de prêts de consolidation décidés au bénéfice des producteurs touchés par la réforme de la PAC ; pour cela ils doivent exercer cette activité depuis plus de 2 ans, celle-ci devant représenter une part significative de leur chiffre d'affaires. Ces mesures devraient permettre aux producteurs et à leur organisation économique de préparer sur des bases rigoureuses l'organisation de la campagne 1993-1994. Le ministre de l'agriculture et de la pêche reste très attentif à l'évolution de ce marché, et par conséquent à l'effort de maîtrise des plantations que réaliseront les comités économiques.

- page 67

Page mise à jour le