Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - RI) publiée le 22/04/1993

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le Premier ministre quelle sera la position du Gouvernement concernant l'éventuelle reprise des essais nucléaires. Son prédécesseur avait suspendu ces essais dans l'attente d'une négociation internationale. Seule la Chine a continué. Les grandes puissances sont-elles d'accord pour prolonger cette situation ?

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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 18/11/1993

Comme le sait l'honorable parlementaire, le Premier ministre a demandé le 4 juillet dernier à un groupe d'experts d'analyser les conséquences pour la dissuasion française d'une poursuite du moratoire sur les essais nucléaires. Ce rapport a été récemment remis alors que, dans le même temps, la Chine procédait à un nouvel essai nucléaire. Le Gouvernement français en a tiré les conclusions suivantes : il a demandé au ministère de la défens
e de prendre toutes les mesures conservatoires permettant à tout moment de décider une nouvelle campagne d'expérimentation. Parrallèlement, le ministère de la défense est chargé d'acquérir les techniques de simulation qui seules, après une interruption définitive des essais, peuvent garantir la pérennité de notre dissuasion. A cette fin, un goupe d'experts présidé par le chef d'état major des armées est chargé de proposer toutes les mesures financières et techniques appropriées. Ces décisions confirment la détermination du Gouvernement à maintenir une force de dissuasion à un niveau suffisant. Le Gouvernement s'est engagé à maintenir l'effort nécessaire à la crédibilité de notre politique de défense. Il a souhaité que cet effort s'inscrive dans une perspective clairement définie. Dans ce but, un livre blanc sur la défence est en voie d'élaboration. Cette politique s'accompagne d'un objectif de non-prolifération nucléaire. La France s'est ainsi prononcée en faveur d'un traité d'int
erdiction globale des essais, à la condition qu'il soit universel, négocié dans le cadre de la conférence de désarmement et doté d'un régime de vérification internationale efficace. Un tel traité n'est concevable que si les autres pays respectent les engagements qu'ils ont pris dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. Au surplus, la France ne souscrira à aucune interdiction définitive des essais aussi longtemps qu'ils seront indispensables à la crédibilité technique de notre force de dissuasion.

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