Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 27/05/1993

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre de la coopération l'affirmation par l'Organisation mondiale de la santé que quatorze millions de personnes dans le monde, dont huit millions en Afrique subsaharienne, seraient déjà contaminées par le virus de l'immuno-déficience humaine à l'origine du sida. Il lui demande : 1o quelle est déjà l'action de la France et sa coopération avec les Etats africains francophones pour intensifier la prévention et le combat contre l'avancée de l'épidémie de sida en Afrique francophone et dans les autres Etats africains ; 2o quels objectifs s'assigne le nouveau ministre de la coopération pour le ralentissement puis le recul de l'épidémie de sida en Afrique au cours des prochaines années et pour combattre sa propagation en France par l'immigration en provenance des Etats africains.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 29/07/1993

Réponse. - L'intervention française s'est développée selon trois phases suivantes : I. Une phase d'urgence (1987 à 1989) caractérisée par le vote de quatre décisions du fonds d'aide et de coopération (FAC) " d'intérêt général " pour un montant de 33 MF. Ce budget a été consacré au : dépistage et transfusion sanguine, information, éducation, communication (IEC), projet de recherche (épidémiologie-virologie), missions, colloques et congrès (financement de participation d'africains) et formations. II. Une phase d'intégration dans les projets de coopération santé avec les Etats 1990-1992.a) Assistance technique : début 1992, environ 800 assistants techniques sont engagés sur des postes " Santé " 8,5 p. 100 d'entre eux travaillent à temps plein dans la lutte contre le Sida et 14 p. 100 à temps partiel, ce qui représente environ au total 15 p. 100 " équivalents temps plein ", soit une centaine de coopérants français sur le terrain et un budget d'environ 55 MF par an.b) Programmes bilatéraux : ces actions s'intègrent dans les programmes de coopération bilatérale portant notamment sur l'IEC et la sécurité du sang : Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Haïti, Sénégal, Gabon, Tchad, (21,5 MF). Des projets spécifiques sont en cours d'exécution : au Congo : création d'un centre de traitement ambulatoire des sidéens (2 MF) en liaison avec l'OPALS, ONG franco-africaine : en Côte-d'Ivoire : amélioration du diagnostic du Sida et des infections opportunistes : 6 MF. Au Sénégal : appui au programme national de lutte contre le Sida : 3 MF. En Centrafrique : prévention de la transmission par voie sanguine et formation de l'ensemble du personnel de santé et de la recherche opérationnelle en IEC : 7 MF. Les ministères de la santé, de l'éducation nationale, de la communication et du plan font l'objet d'une coordination entre bailleurs de fonds dans laquelle l'OMS joue un rôle majeur. III. Phase des programmes mobilisateurs (1991-1992) qui se développent autour des quatre thèmes suivants (40 MF) : recherche ; formation-cours-congrès ; prévention-information ; conséquences socio-économiques " devenir socio-économique des enfants et familles touchés par le Sida dans les pays en voie de développement (Haïti-Côte d'Ivoire-Bénin) projet orphelins au Rwanda ". Cet effort devra s'accroître de façon importante eu égard aux dimensions prévisibles de la pandémie dans la décennie actuelle. La coopération continuera à privilégier une optique globale du problème. Cet effort requerra en outre une concertation toujours plus étroite avec les partenaires français et africains, ainsi qu'avec le FED et l'OMS.

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