Question de M. MARINI Philippe (Oise - RPR) publiée le 05/08/1993

M. Philippe Marini appelle l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur la véritable prolifération des actions publicitaires en marketing direct. Les Français sont de plus en plus excédés par la multiplication des campagnes publicitaires qui engorgent, souvent bien inutilement, leur boîte aux lettres. Il lui demande s'il ne lui semble pas opportun de proposer un véritable code de bonne conduite avec notamment les représentants qualifiés de la vente par correspondance (VPC) et des grands prestataires de services qui disposent des fichiers informatisés des Français, afin que ceux qui le souhaitent puissent être effectivement dispensés de ces démarchages dans des conditions d'accès plus faciles que celles actuellement en cours avec le système Robinson, d'accès et de portée limités.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 28/10/1993

Réponse. - Depuis plusieurs années, la part du marketing direct dans les investissements publicitaires globaux s'est accrue, ce qui a entraîné une croissance régulière du trafic de courrier adressé et non adressé. Concernant La Poste, qui est un des opérateurs de la chaîne du marketing direct, le courrier publicitaire représente 36 p. 100 de son trafic courrier et 13 p. 100 de son chiffre d'affaires courrier en 1992. Le développement des actions publicitaires en marketing direct est nécessaire pour assurer à La Poste son équilibre économique et fait partie intégrante de ses activités courrier. Par ailleurs, pour les cinq premiers mois de l'année 1993, le taux de croissance du trafic de publicité adressée par rapport à l'année 1992 est proche de zéro. En revanche, sur le marché de la publicité non adressée, les taux de croissance sont beaucoup plus élevés (de l'ordre de + 15 p. 100 environ). La Poste n'y est qu'un opérateur parmi d'autres et ne détient que 25 p. 100 de part de marché. S'il existe un phénomène de rejet de la publicité dans les boîtes aux lettres, il s'exerce davantage à l'encontre de la publicité non adressée où le ciblage est plus difficile et dont le volume est cinq fois supérieur à celui des mailings adressés. En ce qui concerne la perception de la publicité par le grand public, des études récentes, dont une réalisée par la SOFRES, montrent que les Français dans leur majorité ne boudent pas l'ensemble des actions publicitaires menées à leur égard. Près de 91,9 p. 100 de la population interrogée ne jette pas les publicités sous enveloppe sans lecture préalable. En ce qui concerne les publicités à découvert, la proportion d'acceptation immédiate atteint 88,1 p. 100 de la population. Enfin, plus de 56 p. 100 des foyers trouvent actuellement la publicité écrite utile pour s'informer et prendre des contacts. Il faut souligner que La Poste, qui entretient, depuis fort longtemps, des relations permanentes avec les associations des consommateurs, est à l'écoute de leurs suggestions et de leurs préoccupations. Quant au Syndicat des entreprises de vente par correspondance et à distance (SEVPCD), avec lequel La Poste travaille en étroite collaboration, il a élaboré depuis plusieurs années un code de déontologie de la profession et veille au respect de ses règles auprès des entreprises adhérentes. Par ailleurs, La Poste étudie les moyens à mettre en oeuvre pour inciter les grands annonceurs et professionnels du marketing direct à utiliser de façon systématique le fichier Robinson, destiné à permettre aux prospects qui le désirent de ne pas recevoir de publicités adressées. En ce qui concerne les publicités non adressées, un système est difficile à mettre en oeuvre et à faire respecter, du fait de l'hétérogénéité des acteurs et de la concurrence.

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