Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - RI) publiée le 26/08/1993

M. Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de la défense sur les dangers que représentent, à l'échelon national, les décisions de prolonger le moratoire sur les essais nucléaires et d'en poursuivre les arrêts. En effet, en matière de sécurité, notre pays n'a rien de commun avec les autres puissances (face, par exemple, à l'importance numérique des populations, la dimension de leurs industries d'armement, la dimension du territoire des Etats-Unis, et de la Chine). Ajoutez à cela que les Etats-Unis ayant procédé à de plus nombreux essais que nous, ont moins à apprendre, sans perdre de vue le grand nombre d'ogives dont disposent les Etats-Unis, la Russie, l'Ukraine, etc. Il faut aussi tenir compte du fait que lors des essais 30 à 50 p. 100 des expériences présentent un intérêt scientifique étranger à la chose militaire. Nous n'avons pas le droit d'abandonner cette marche en avant vers la connaissance de très hautes technologies ; avec le devoir impératif de prendre les décisions qui s'imposent en matière de simulations et d'augmentation des crédits de recherche. Ne recommençons pas les erreurs d'avant 1939. Il lui demande ses intentions à ce sujet.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 30/09/1993

Réponse. - Le 4 juillet, le Président de la République et le Premier ministre ont fait connaître que la suspension des essais nucléaires français était reconduite pour une durée indéterminée. Par ailleurs, la France se déclare favorable à la fois à la prorogation illimitée en 1995 du traité de non prolifération nucléaire et à un traité d'interdiction complète des essais, à condition qu'il soit universel et vérifiable. Elle est dotée d'un armement nucléaire d'hun haut degré de fiabilité et de sécurité, dimensionné au niveau strictement nécessaire suivant un principe de suffisance qu'elle est le seul Etat à avoir inscrit dans sa doctrine. Elle reste soucieuse de veiller à ce que sa capacité de dissuasion soit préservée face aux progrès éventuels de la technologie. A cet égard, il revient au groupe d'experts nommé le 15 juillet, et placé sous la présidence du chef d'état-major des armées, de se prononcer sur les conséquences de la suspension des essais sur notre armement nucléaire. Il appartiendra aux plus hauts responsables de l'Etat, après examen du rapport du groupe d'experts, de prendre les décisions nécessaires pour que la force de dissuasion française demeure le fondement de notre politique de défense.

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