Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 16/09/1993

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la nécessité du développement de programmes d'information sur le sida dans les lycées et universités de notre pays. 27 p. 100 des malades atteints par le sida ont moins de vingt-cinq ans. La plupart d'entre eux ont été contaminés durant leur scolarité. Elle lui demande quelles mesures urgentes il envisage de concevoir, appliquer un programme d'information, de sensibilisation, de prévention diversifié mais applicable dès cette rentrée dans l'ensemble des lycées et universités. Elle lui demande enfin quelle mesures il envisage afin d'installer des distributeurs de préservatifs gratuits dans tous les lycées et universités de notre pays.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 24/02/1994

Réponse. - Le ministère de l'éducation nationale, dans le cadre de son action sociale globale d'éducation à la santé, a été amené à prendre en compte la prévention du sida, qui s'inscrit actuellement au nombre de ses priorités. Il convient de rappeler que l'information et la prévention du sida mises en place dans les établissements scolaires, reposent, pour une part, sur un enseignement progressif au long de la scolarité, s'appuyant sur les programmes nationaux obligatoires de biologie et d'éducation familiale et sociale. Par ailleurs, sont organisées des actions éducatives qui prolongent cet enseignement, impliquant davantage les équipes pédagogiques, les personnels sociaux et de santé ainsi que les parents d'élèves, avec le concours d'organismes ou associations extérieurs compétents dans le champ de la prévention. Ces actions plus structurées se déroulent surtout dans le cadre de points rencontres, de clubs santé, de comités d'environnement social, mais aussi à l'occasion des séquences d'éducation intégrant une démarche plus globale d'éducation sexuelle et de sensibilisation des jeunes à la prévention des risques, à leur responsabilité à l'égard de leur propre santé et de celle d'autrui. C'est dans cet esprit que les chefs d'établissement ont été invités à envisager l'installation des distributeurs de préservatifs dans les lycées d'enseignement général, techniques ou professionnels, après concertation avec la communauté éducative et consultation du conseil d'administration de l'établissement. Il est important de veiller à ne pas considérer cette mesure à elle seule comme une solution de prévention. Elle doit impérativement s'inscrire dans une démarche éducative auprès des élèves. A cet égard, les actions doivent être menées avec tact et mesure dans le plus grand respect de la liberté de chacun. A l'initiative des universités, les services de médecine préventive et de promotion de la santé (SMPPS), prévus par le décret no 88-520 du 3 mai 1988 modifié, peuvent se voir confier des missions de prévention et d'éducation sanitaire. De fait, la quasi-totalité des services développe des actions de promotion de la santé dont la prévention du sida constitue l'axe majeur. S'agissant de la prévention collective, il faut souligner que tous les services disposent d'une documentation écrite ou audiovisuelle sur le sida et que celle-ci est disponible dans toutes les implantations et également bien souvent dans d'autres lieux, notamment les résidences et restaurants universitaires. D'autre part, ceux-ci organisent régulièrement, à l'intention des étudiants, des campagnes d'information sur le sida généralement associé au thème des MST. Ces campagnes, afin d'induire une plus grande efficience, en termes de résonance, aux messages de prévention, sont généralement organisées, souvent en partenariat avec des organismes extérieurs qui apportent leur soutien technique et financier (comité français d'éducation pour la santé, collectivités territoriales...), sur les lieux mêmes de vie et de passage des étudiants (halls d'UFR, résidences et bibliothèques universitaires...). Par ailleurs, en organisant des consultations spécialisées, et ce souvent en liaison avec un centre de dépistage, en dispensant des informations pendant la visite médicale obligatoire, les SMPPS privilégient également les actions individualisées de prévention. A cet égard, il est à noter que les étudiants sont encouragés à devenir des acteurs de la prévention en concevant eux-mêmes des documents d'information et en démultipliant auprès de leurs condisciples l'information qu'ils ont reçue. Toujours au niveau de la prévention individuelle, si nombre d'universités sont équipées de distributeurs de préservatifs, il convient de souligner que la plupart des services en distribue à titre gratuit, aux fins de banalisation, à l'occasion de la visite médicale ou de réunions d'information. Les services de médecine préventive et de promotion de la santé constituent ainsi le relais efficace, en milieu universitaire, des actions de lutte contre le sida menées au plan national. Dans cette perspective, le succès de la prévention collective et individuelle dépendant également de la portée des manifestations et de gestes symboliques, le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a décidé de patronner, en partenariat avec l'Agence française de lutte contre le sida (AFLS), une semaine nationale de sensibilisation des étudiants aux problèmes de prévention contre le sida (25 novembre - 1er décembre 1993). Les SMPPS coordonneront cette opération au plan local, ainsi un retentissement plus important, devrait être donné, en milieu universitaire, à la journée mondiale du sida du 1er décembre, organisée par l'UNESCO et l'organisation mondiale de la santé (OMS) et dont le thème cette année est " Agissons maintenant ". ; au niveau de la prévention individuelle, si nombre d'universités sont équipées de distributeurs de préservatifs, il convient de souligner que la plupart des services en distribue à titre gratuit, aux fins de banalisation, à l'occasion de la visite médicale ou de réunions d'information. Les services de médecine préventive et de promotion de la santé constituent ainsi le relais efficace, en milieu universitaire, des actions de lutte contre le sida menées au plan national. Dans cette perspective, le succès de la prévention collective et individuelle dépendant également de la portée des manifestations et de gestes symboliques, le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a décidé de patronner, en partenariat avec l'Agence française de lutte contre le sida (AFLS), une semaine nationale de sensibilisation des étudiants aux problèmes de prévention contre le sida (25 novembre - 1er décembre 1993). Les SMPPS coordonneront cette opération au plan local, ainsi un retentissement plus important, devrait être donné, en milieu universitaire, à la journée mondiale du sida du 1er décembre, organisée par l'UNESCO et l'organisation mondiale de la santé (OMS) et dont le thème cette année est " Agissons maintenant ".

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