Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 02/06/1994

M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation de l'enseignement du russe. Si la France bénéficiait jusqu'au début des années 1980 d'une avance très importante dans l'enseignement du russe, la situation tend actuellement à s'inverser, menaçant même l'enseignement de cette langue dans notre pays. Ainsi, dans la seule académie de Lille, quatre postes ont été supprimés dans le secondaire à la rentrée 1993. Il y a encore dix ans, quatre collèges enseignaient le russe à Lille. Il n'en reste qu'un. L'enseignement supérieur subit naturellement le contre-coup de cette situation : les effectifs dans les classes préparatoires, ceux des grandes écoles s'amenuisent dangereusement. La filière langues étrangères appliquées de l'université de Lille-III inspire de grandes inquiétudes et l'enseignement du russe ne concerne plus que quelques élèves dans les écoles supérieures de commerce de la région Nord - Pas-de-Calais. Au niveau national, seuls cinq postes sont mis au concours (CAPES et agrégation) de recrutement des professeurs de second degré pour la session 1994 en France, soit près de dix fois moins qu'en 1970. Les raisons de cette régression tendent à la fois dans l'installation de l'anglais en situation de quasi monopole dans l'enseignement secondaire, et dans le manque de moyens accordés à l'éducation nationale. En conséquence, il lui demande quels moyens il compte débloquer afin de mettre en place un véritable plan d'urgence de l'enseignement du russe dans l'académie de Lille.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 08/09/1994

Réponse. - Le développement de l'enseignement des langues vivantes constitue dans la perspective de la préparation des jeunes au monde moderne une des préoccupations majeures. Il importe de souligner que le système éducatif français, avec douze langues au collège et quatorze au lycée, présente en ce domaine l'offre la plus large tant au niveau des pays de l'Union européenne qu'au niveau mondial. Cette particularité est aussi une richesse de notre système d'enseignement qu'il convient de maintenir et de développer, notamment en favorisant le choix par tous les élèves d'une deuxième ou troisième langue. Il est exact que le nombre des postes mis aux concours du CAPES et de l'agrégation dans la section russe a diminué depuis le début des années 70, mais il convient d'observer que cette diminution est liée à la baisse progressive du nombre des inscrits aux concours dans cette section. Par ailleurs, cette diminution ne s'est pas poursuivie au cours des dernières années, ainsi que le fait apparaître le tableau ci-dessous.Nota voir tableau p 2212 En outre une des dispositions du nouveau contrat pour l'école prévoit prévoit que les lycéens souhaitant poursuivre l'apprentissage d'une langue vivante étrangère qui ne leur est pas offerte en option dans leur lycée pourront bénéficier de cours organisés avec l'assistance du Centre national d'enseignement à distance. L'ensemble de ces mesures devrait permettre le développement de l'enseignement du russe. Si le nombre d'élèves appprenant cette langue a sensiblement baissé entre 1987 et 1993 (de 18 000 à 15 000 au plan national), il est raisonnable de penser que, à compter de la prochaine rentrée scolaire, la tendance devrait s'inverser.

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