Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 12/01/1995

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la francophonie sur la situation des élèves fonctionnaires stagiaires de l'Ecole nationale des chartes. L'Ecole nationale du patrimoine, école d'application de celle des chartes, s'est en effet vu doter en 1994 d'une section " bibliothèques du patrimoine " qui fait double emploi avec la formation classique des conservateurs de bibliothèque. Des étudiants formés en histoire de l'art pourraient ainsi occuper de tels postes malgré leur spécificité. Il lui demande s'il ne lui semble pas opportun de rétablir l'unicité du corps de conservateurs de bibliothèque.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 16/02/1995

Réponse. - Le ministère de la culture et de la francophonie n'entend pas se priver de l'apport des anciens élèves de l'Ecole nationale des chartes à la conservation et à la valorisation de notre patrimoine, voire simplement restreindre son ampleur. Par la sélectivité de leur recrutement comme par la qualité de leur formation, les charistes constituent en effet des conservateurs de premier plan, qui ont et doivent garder toute leur place dans les bibliothèques et services d'archives. Ce qui est en jeu aujourd'hui ne saurait en aucun cas être analysé comme une remise en cause de la formation dispensée par l'Ecole nationale des chartes. Il s'agit au contraire, par la mise en oeuvre de la spécialité " bibliothèques du patrimoine " prévue par le décret de 1990 portant statut des conservateurs du patrimoine, de proposer aux anciens élèves de cette école une diversification de leur carrière, en identifiant de manière plus précise qu'actuellement les fonctions de conservation du très riche patrimoine, de toute nature, détenu par les bibliothèques publiques. Une formation, combinant connaissances d'ordre patrimonial et compétences en matière de bibliothéconomie, sera spécialement conçue pour les conservateurs stagiaires de cette nouvelle spécialité, et conduite conjointement par les deux grands établissements compétents, l'Ecole nationale du patrimoine et l'Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques. Il ne saurait donc être question de renoncer à l'unicité du corps des conservateurs de bibliothèque, dont les nombreux domaines d'exercice de leur profession soulignent au contraire la capacité d'adaptation à des environnements professionnels et scientifiques variés. Mais on ne saurait pour autant, dans la réalisation de la priorité nationale que constituent la conservation, la restauration et la mise en valeur du très riche patrimoine détenu dans les bibliothèques publiques françaises, renoncer à recourir à l'ensemble des champs de compétences détenues par les corps de conservation. Les passerelles entre les corps de conservateurs du patrimoine et de conservateurs de bibliothèque qui existent déjà, notamment en termes statutaires, ont évidemment vocation à être développées. Le ministère de la culture et de la francophonie s'attachera, pour ce qui le concerne, à ce que la mobilité entre ces deux corps, aux missions si complémentaires, soit encore développée.

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