Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 10/08/1995

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre de la culture sur la restauration des peintures et sculptures. Un débat a en effet été lancé à ce sujet par l'association pour le respect de l'intégrité du patrimoine artistique (ARIPA), qui s'inquiète du mode de restauration des oeuvres d'art, opéré par la direction des musées de France et la commission consultative de restauration des musées nationaux. Il lui demande quelles suites il entend réserver aux propositions de moratoire et de débat public formulées par l'ARIPA à ce sujet.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 07/11/1995

Réponse. - L'Association pour le respect de l'intégrité du patrimoine (ARIPA) m'a saisi à plusieurs reprises de ses suggestions sur la conservation et la restauration des oeuvres d'art dans les musées nationaux. Le respect des oeuvres, le souci de l'esthétique et de l'authenticité que l'ARIPA exprime ne peuvent évidemment qu'être partagés par les responsables de la conservation du patrimoine national, tout particulièrement par le directeur des musées de France et les conservateurs en charge des différentes collections publiques. Toutes les décisions d'intervention ont jusqu'ici été prises par ces responsables après débats approfondis des commissions de restauration, en tenant compte des résultats des analyses, et avec toute la retenue et la prudence requises. L'Ecole française des restauration a d'ailleurs toujours été réputée au niveau international pour sa compétence et sa modération, fondée sur des principes essentiels : l'interdisciplinarité de la démarche et le respect des données historiques et esthétiques. Il s'agit en effet d'un sujet délicat sur lequel divers points de vue peuvent - et doivent - s'exprimer, chaque cas se prêtant à une analyse particulière. La proposition de moratoire évoquée par l'honorable parlementaire ne présente pour autant aucune nécessité, les restaurations actuellement effectuées dans le cadre du service des restauration des musées de France étant entourées de toutes les garanties nécessaires, et celles qui pourraient soulever le moindre doute étant systématiquement ajournées. Quant au débat public, il a effectivement lieu, tant au cours des congrès de spécialistes auxquels participent les restaurateurs comme les membres du service de restauration que par le moyen des publications scientifiques qui sont devenues très nombreuses depuis quelques années. Les discussions qui ont lieu avant et pendant la restauration des oeuvres, au sein de commissions spécifiques interdisciplinaires, sont tout à fait ouvertes et permettent à tous les points de vue de s'exprimer.

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