Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 05/10/1995

M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de la culture sur les graves menaces qui pèsent sur les métiers d'art : tapisserie d'Aubusson, soierie de Lyon, broderie d'ameublement, ébénisterie, qui dépendent presque exclusivement des commandes des Musées nationaux pour leur survie et la continuité de savoir-faire uniques, particulièrement dans le domaine du textile. Par exemple, la restauration de la grande chambre de Napoléon à Fontainebleau avance très lentement par manque de financement. Dès 1965, André Malraux a lancé une grande politique volontariste de sauvegarde des métiers d'art par une efficace politique de commandes publiques, poursuivie dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Quels sont les projets du ministère de la culture pour assurer la conservation d'un patrimoine unique au monde ?

- page 1882


Réponse du ministère : Culture publiée le 01/02/1996

Réponse. - Les travaux touchant aux commandes aux métiers d'art, telles que les campagnes de restitution d'appartements dans les musées-châteaux comme Versailles, Compiègne, Fontainebleau et Malmaison relèvent de la programmation muséographique que chaque chef d'établissement définit et met en oeuvre, dans le cadre de la dotation budgétaire qui lui est allouée annuellement par la direction des musées de France, pour la restauration et la présentation des collections. Au total sur les quatre musées précités ce sont d'importants crédits qui ont été attribués aux métiers d'art pour assurer la conservation d'objets faisant partie de notre patrimoine : à Versailles, 204 000 F ont été dépensés en 1994 pour la remise en état de mobilier, notamment le mobilier du billard de la Reine. En 1995, 745 000 F ont été engagés à Compiègne pour la remise en état de mobilier ainsi que pour le tissage d'un tapis de la chambre de l'Empereur, à Fontainebleau plus d'un million de francs ont été affectés à des travaux de passementerie et de broderie dans la chambre de l'Empereur ; à Malmaison, 71 000 F ont été dépensés pour des travaux de même nature. La direction des musées de France, par les travaux de restauration de textiles qu'elle finance contribue donc à assurer le soutien des métiers d'art et à permettre la survie de secteurs aussi anciens que prestigieux, liés à la tapisserie, à la soierie ou à la broderie. La direction des musées de France rappellera prochainement par voie de circulaire, aux chefs d'établissement des musées nationaux, l'importance de leur rôle dans le cadre de la commande publique aux métiers d'art.

- page 202

Page mise à jour le