Question de M. HURIET Claude (Meurthe-et-Moselle - UC) publiée le 22/02/1996

M. Claude Huriet attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur le devenir de la production française de veau de boucherie. En effet, les négociants de viande de veau sont inquiets, compte tenu des projets actuellement à l'étude au sein du Conseil des ministres de l'agriculture de l'Union européenne à Bruxelles qui remettraient en cause la production du " veau de boucherie à la française ". Le veau de boucherie à la française se définit comme un jeune animal de l'espèce bovine, non ruminant, nourri au lait ou à partir de produits laitiers, élevé généralement en boxe individuel et donnant une viande tendre et claire à quatre ou cinq mois. Ce type de veau constitue l'essentiel des deux millions de têtes produites annuellement en France, premier producteur et consommateur de cette espèce, fournissant environ 20 000 emplois. Les projets européens prévoient une modification des caractéristiques actuelles de la viande de veau par de nouvelles normes de méthode d'alimentation et de logement au cours de l'élevage. En conséquence, il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il compte prendre au plan européen pour préserver la qualité de nos produits et empêcher la dérive que risque d'entraîner la baisse des coûts de production et des prix de vente.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 30/05/1996

Réponse. - Le projet de la Commission européenne de modification de la réglementation relative aux conditions d'élevage des veaux de boucherie constitue en effet une remise en question de l'organisation économique de cette filière. En ce qui concerne l'alimentation, la fixation d'un taux minimal d'hémoglobine sanguine, liée à une complémentation en fourrages grossiers et à un abreuvement ad libitum, conduirait, d'après les premières analyses menées à modifier le type d'animal produit, ce qui ne serait pas sans conséquences sur le niveau de consommation, déjà déprimé par la crise que traverse actuellement le secteur de la viande bovine dans son ensemble. En ce qui concerne l'habitat, toute modification des conditions actuelles d'élevage doit être justifiée par une argumentation scientifique incontestable réalisée par des experts de compétence internationale et reconnue. L'opinion publique est de plus en plus sensible aux argumentations développées par les organisations de protection des animaux. Dans ces conditions il apparaît fondamental d'éviter une détérioration de l'image de la viande de veau auprès des consommateurs. Le gouvernement français a déposé un mémorandum où il interroge la Commission européenne de façon claire et précise sur l'impact économique des modifications envisagées par rapport aux conditions actuelles de production dans le secteur du veau de boucherie et maintiendra une position de fermeté sur ce dossier.

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