Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 20/06/1996

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de Mme le secrétaire d'Etat chargée de la francophonie sa visite officielle en Géorgie en mai dernier. Il lui demande quel bilan elle peut faire de cette visite et quelles vont en être les conséquences.

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Réponse du ministère : Francophonie publiée le 22/08/1996

Réponse. - La Géorgie ne fait pas institutionnellement partie de la communauté des Etats ayant le français en partage. Il s'agit cependant d'un pays profondément francophone qui a su préserver des liens étroits avec notre culture. Le secrétaire d'Etat chargé de la francophonie s'est rendu en Géorgie pour soutenir cette tradition francophone que l'émission " Bouillon de culture " réalisée par Bernard Pivot à Tbilissi a révélée aux yeux des Français. A l'occasion de sa visite, le secrétaire d'Etat a procédé à des remises de livres à la bibliothèque nationale de Tbilissi et aux écoles à enseignement renforcé du français. La bibliothèque de l'ambassade de France a pu également être inaugurée à cette occasion. Cette visite, qui s'est déroulée du 24 au 26 avril 1996, a été aussi l'occasion de manifester le soutien de la France à l'indépendance et à la souveraineté de la Géorgie. Le secrétaire d'Etat a félicité les autorités géorgiennes pour la signature le 22 avril de l'accord de partenariat avec l'Union européenne et a réaffirmé notre soutien à la Géorgie dans les instances financières internationales et au Conseil de l'Europe, où elle souhaite accéder au statut d'invité spécial. Enfin, la question du renforcement de nos relations économiques a été abordée. Certaines de nos sociétés sont en effet intéressées par des projets importants : la COGEMA pour la prospection et l'extraction d'or, SPIE Batignolles pour une participation à l'oléoduc chargé d'évacuer le pétrole de la Caspienne vers le port de Poti sur la mer Noire. Par ailleurs, cette visite a permis d'approfondir notre dialogue politique sur les principaux problème rencontrés par la Géorgie. C'est ainsi qu'avec le président Chevardnaze le secrétaire d'Etat s'est entretenu des relations avec la Russie, des problèmes du Caucase et du conflit en Abkhazie (au nord de la Géorgie). En outre ont été abordées les difficultés de déploiement rencontrées par la force d'observation de l'ONU (MONUG) qui a notamment pour mission de veiller au respect du cessez-le-feu établi en mai 1994. Sa présence était mise en cause par la pose de mines par des éléments non identifiés et apparemment incontrôlés sur les routes où elle patrouille. Cinq Français participent à cette force d'observation. La France tient à souligner qu'il est de la responsabilité de toutes les parties de mettre fin à ces activités dans la zone de sécurité où patrouille la force d'observation. La visite du secrétaire d'Etat a aussi marqué une volonté d'accroître nos contacts politiques bilatéraux : le président de la jeune Assemblée nationale de Géorgie, M. Jvania, s'est rendu en France en mars, le président Monory a effectué une visite à Tbilissi au début du mois de juin et le président de la République a écrit au président Chevardnadze, le 4 juillet dernier, pour l'inviter en France au début de l'année prochaine. Il s'agit donc d'une nouvelle étape dans nos relations avec cet Etat, tout à la fois jeune et héritier d'une longue histoire au cours de laquelle se sont maintes fois manifestées des affinités communes.

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