Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 24/07/1997

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le maintien à un niveau trop élevé du nombre d'interruptions volontaires de grossesse par femme depuis une dizaine d'années, alors qu'une diminution sensible avait été observée entre 1981 et 1988. Elle lui fait remarquer qu'une telle situation s'explique notamment par une maîtrise imparfaite de la contraception en France. Elle lui fait plus particulièrement observer qu'il existe une confusion, chez les plus jeunes, entre le rôle de prévention du sida joué par le préservatif et le rôle de contraception joué par la pilule ; que plus de 60 % des femmes ayant subi une IVG ne connaissaient pas l'existence de la contraception dite " du lendemain " ; que sur cent grossesses " accidentelles ", 53 seraient la conséquence d'un rapport non protégé ; que des professionnels constatent une méconnaissance inquiétante de nombreuses jeunes filles par rapport au fonctionnement de leur corps. Elle signale en outre à son attention la rareté des lieux d'écoute et d'information pour les jeunes en matière sexuelle, notamment dans les collèges et lycées. Elle lui demande si elle n'envisage pas de faire entrer dans la pratique les recommandations de deux fédérations de gynécologues, préconisant notamment une incitation des femmes à l'usage de la pilule, y compris juste après une grossesse, et pour les adolescentes et les femmes célibataires l'utilisation d'une double protection pilule-préservatif ; une campagne d'information sur la contraception dite " du lendemain " ; une incitation des femmes en période de péri-ménopause à poursuivre la contraception. Elle lui demande si elle ne juge pas d'une extrême nécessité le maintien et le développement des centres de planning familial, ainsi que la généralisation de l'information sexuelle, mais aussi de l'éducation à la maîtrise de sa sexualité, dans les collèges et lycées.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 14/01/1999

Réponse. - L'honorable parlementaire appelle l'attention de la ministre de l'emploi et de la solidarité sur le problème de la maîtrise imparfaite de la contraception chez les jeunes et sur ses conséquences sur le nombre d'IVG notamment. Actuellement, l'information contraceptive se fait essentiellement grâce à l'action de deux organismes. Les établissements d'information, de consultation ou de conseil familial qui dépendent de l'Etat sont compétents pour l'accueil, l'information et l'orientation de toutes les catégories de population sur les questions relatives à la fécondité et à la contraception, à la sexualité et à la prévention des maladies sexuellement transmissibles, aux situations difficiles liées notamment à des violences et des dysfonctionnements familiaux. Ils sont 250 répartis sur le territoire national. Les centres de planification familiale, qui sont au nombre de 976, dépendent des conseils généraux. Ils assurent également des consultations médicales relatives à la maîtrise de la fécondité, ainsi que le dépistage de l'infection par le VIH et le dépistage et le traitement de la chlamydiose de la gonococcie et des vaginites aiguës. Dans ces centres, les contraceptifs sont gratuits pour les mineurs et les non-assurés sociaux. A ces actions viennent s'ajouter toutes celles menées à différents niveaux par les multiples acteurs intervenant dans le domaine (PMI, médecins libéraux, intervenants auprès des jeunes, action du CFES...). Le " fil santé jeunes ", numéro vert d'appel téléphonique anonyme et gratuit créé en 1995, a reçu pour mission de proposer aux jeunes écoute, information et orientation dans les domaines de la santé, physique, psychologique et sociale, et de constituer un observatoire social des difficultés des jeunes en matière de santé. Les questions portent sur les première relations amoureuses, les pratiques sexuelles, l'homosexualité, la contraception, les modalités de l'IVG, l'usage du préservatif, le dépistage du VIH. Les réponses tendent à favoriser une dynamique de prise en charge globale de leurs corps et de leur sexualité et à inciter les jeunes à consulter des professionnels de santé. Il convient de renforcer l'action ainsi mise en uvre au sein de ces différents dispositifs. Tel est l'objet de la campagne nationale de promotion de la contraception qui se déroulera en 1999.

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