Question de M. CARLE Jean-Claude (Haute-Savoie - RI) publiée le 05/03/1998

Selon certaines informations, il serait envisagé un désengagement complet, d'ici à 2001, du Fonds d'action sociale au soutien économique à l'hébergement, à l'accueil et à l'accompagnement social des personnes migrantes et défavorisées assurés par l'Union nationale des associations gestionnaires de foyers de travailleurs migrants et de résidences sociales (UNAFO). Aussi, M. Jean-Claude Carle demande à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité si ces informations sont fondées et, le cas échéant, en connaître la raison.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 30/04/1998

Réponse. - Le plan stratégique du FAS, qui a été soumis à toutes les CRIPI et adopté à l'unanimité de son conseil, à la demande et avec l'approbation de ses tutelles, pose le constat que les foyers de travailleurs migrants, dans leur version classique et traditionnelle, ne jouent que partiellement un rôle d'intégration. Il confirme l'objectif que tous les gouvernements, depuis dix ans, ont assigné à l'établissement : rétablir les foyers dans une fonction d'intégration. A partir de ce constat, les pouvoirs publics ont entrepris de mettre sur pied un dispositif permettant de programmer de façon coordonnée l'usage des crédits d'investissement (ex 1/9e) et des crédits de fonctionnement du FAS. Au sein de ces derniers, nul ne peut contester que les aides forfaitaires et automatiques (aide à la gestion et soutien économique) sont parmi les plus illégitimes, au regard de l'objectif d'intégration qu'elles ne prennent nullement en compte, les plus inégales, sanctionnant parfois les gestionnaires les plus efficaces et les plus sociaux, les plus inefficaces, par leur caractère automatique, indéfiniment reconductible, et dénué de lien avec la situation des résidants. C'est pourquoi depuis plusieurs années, l'établissement a entrepris de réduire le volume de ces aides en modifiant les aspects les plus choquants et de redéployer ces crédits en direction de l'accompagnement social. A ce titre, la délibération adoptée par le conseil d'administration du FAS du 27 février dernier s'inscrit dans une continuité qui n'a en aucune façon suscité de protestation au cours des dernières années. Sans doute la circonstance que le dispositif prévu pour 1998 soit assorti d'un exposé clair et complet des objectifs de l'établissement a-t-elle permis d'ouvrir un débat. Les inquiétudes que l'UNAFO a exprimées sont très largement dénuées de fondement dans la mesure où : il n'y a pas de rupture brutale dans l'aide du FAS, mais la poursuite d'un désengagement mesuré (2 à 5 % de réduction moyenne en 1998, 5 % dans les cas les plus extrêmes) ; ce désengagement se poursuivra sur une longue période, et en aucun cas sur 3 ans seulement ; il sera assorti d'un engagement accru et d'un montant au moins équivalent dans l'accompagnement social et autour des opérations de traitement des foyers qu'engageront les pouvoirs publics ; ces mesures s'inscrivent dans un dispositif d'ensemble conçu par les pouvoirs publics au sein duquel le FAS travaillera notamment à la prise en compte des difficultés que l'évolution des foyers, notamment ceux transformés en résidence sociale, peuvent causer, lorsqu'ils ne sont plus éligibles aux aides du FAS. Dans les prochaines semaines, dès que le Gouvernement aura arrêté le nouveau dispositif de pilotage du programme de restructuration des foyers, seront arrêtées les modalités de concertation avec l'UNAFO pour le suivi de ce programme.

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