Question de M. BARNIER Michel (Savoie - RPR) publiée le 02/04/1998

M. Michel Barnier appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur ses récentes déclarations quant à la généralisation de l'apprentissage des langues étrangères à l'école primaire. A cet égard, plusieurs solutions ont été expérimentées dans les écoles primaires françaises : principalement l'initiation par les professeurs des écoles eux-mêmes avec l'aide de supports audio et vidéo ainsi que l'introduction d'intervenants extérieurs, agréés par l'éducation nationale. Dans ce deuxième cas, en fin de période d'expérimentation, un choix avait été proposé aux communes : soit l'arrêt des cours de langues étrangères, soit la prise en charge financière par celles-ci du coût de l'intervenant, dans la mesure où cet enseignement avait un caractère facultatif. Dans le cadre des déclarations de M. le ministre qui appelle à une " généralisation dès septembre 1998 d'un véritable apprentissage des langues dans tous les CM 2 du pays ", il apparaît clairement que l'Etat compte prendre en charge le coût de cette " politique linguistique volontariste ". Il lui demande donc comment sera financé le plan linguistique annoncé dans la presse et quelle place, par ailleurs, sera réservée à la diversité des langues proposées (en dehors de l'anglais).

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 24/09/1998

Réponse. - Depuis 1989, un élève de CM 1 sur quatre et un élève de CM 2 sur deux reçoivent un enseignement d'initiation à une langue étrangère. Cet enseignement est dispensé soit par le maître de la classe, soit par des enseignants du second degré, soit par des intervenants extérieurs rémunérés par les municipalités. Dans le cadre d'un plan global d'amélioration des compétences linguistiques des élèves, notamment en communication orale, il a été décidé de généraliser l'enseignement d'une langue vivante étrangère à tous les élèves de CM 2 à la rentrée de 1998 et à tous les élèves de CM 1 à la rentrée de 1999. Les parents d'élèves de cours moyen pourront choisir la langue vivante étudiée par leur enfant parmi celles offertes en sixième dans le collège de leur secteur. Cet enseignement, qui donnera lieu à un véritable apprentissage, permettra d'instaurer une continuité avec l'enseignement dispensé au collège. Les familles seront informées de l'offre académique ainsi que des particularités et de l'utilité de chacune des langues proposées, de manière à soutenir la diffusion de langues moins enseignées (allemand, arabe, italien, portugais, russe). A moyen terme, l'objectif est de généraliser l'enseignement d'une langue vivante à l'école et de préparer ainsi les jeunes à leur vie de citoyen européen en leur donnant les outils nécessaires à la communication. Dans cette perspective, toutes les catégories de personnels susceptibles de dispenser cet enseignement seront sollicitées et, pour chacune de ces catégories, de nouveaux moyens seront dégagés. Les enseignants du premier degré et ceux du second degré seront incités à proposer un enseignement de langue vivante. Des assistants étrangers seront également recrutés et affectés dans l'enseignement primaire en octobre 1998. Il pourra enfin être fait appel à des intervenants extérieurs, rémunérés, en fonction des conditions locales, soit à la vacation par les inspecteurs d'académie, soit, comme précédemment, par les municipalités qui souhaiteront participer au développement de cet enseignement à l'école primaire.

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