Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 18/06/1998

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la sittuation des pays limitrophes du Kosovo qui accueillent des centaines de réfugiés. En effet, suite à l'offensive militaire lancée par les forces serbes des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants fuient dans des conditions dramatiques leur village mis à feu et à sang. La destination de cet exode massif est l'Albanie ou la République de Macédoine, or il apparaît que ces pays sont en proie aux pires difficultés économiques et ne pourront pas faire face à cet afflux de population longtemps, sans que des aides matérielles et financières conséquentes leur soient apportées. En conséquence, il lui demande si les instances européennes et internationales ont pris des dispositions en ce sens et quel rôle compte tenir le gouvernement français dans ce drame.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 30/07/1998

Réponse. - La crise au Kosovo a provoqué un afflux de quelque 13 000 réfugiés en Albanie, dont 10 000 ont été enregistrés officiellement. Ce flux, très important tout au long du mois de juin, est revenu pour le moment à un niveau très bas. En revanche, aucun mouvement de populations en direction de la Macédoine n'est intervenu. Seuls quelques Kosovars munis d'un visa de tourisme ont passé la frontière. Comme le souligne l'honorable parlementaire, il est indispensable d'apporter à ces deux pays, qui connaissent par ailleurs de graves difficultés économiques, l'assistance nécessaire à l'accueil des réfugiés. A cet égard, la communauté internationale et la France assument pleinement leurs responsabilités. La solidarité des populations locales, qui permet un accueil des réfugiés dans les familles même, constitue par ailleurs une solution préférable à toute autre. L'assistance internationale s'est en conséquence organisée en direction des réfugiés mais également des populations locales. Les organisations onusiennes, dont le haut commissariat aux réfugiés constitue le principal opérateur, concentrent leur action sur l'Albanie, sans oublier toutefois la Macédoine. Les programmes pour l'Albanie ont été organisés de telle façon qu'ils permettent l'acheminement d'une assistance immédiate à 50 000 bénéficiaires se décomposant en 15 000 réfugiés déjà sur place, 15 000 Albanais hébergeant des réfugiés et 20 000 arrivants potentiels. En Macédoine, des mesures ont été prises afin d'assurer l'accueil potentiel de 70 000 bénéficiaires, incluant l'afflux soudain de 20 000 personnes. Ces besoins ont été calculés pour une période de trois mois, les projections actuelles devant être ajustées en fonction de l'évolution de la situation. Des études à plus long terme ont été engagées dans le cas où les populations déplacées seraient dans l'impossibilité de revenir dans leurs foyers d'ici l'automne. L'Union européenne, par l'intermédiaire du programme Echo, a apporté son assistance. La France a également décidé de fournir, en renforcement de l'action des programmes internationaux, une aide bilatérale en faveur des personnes réfugiées. C'est ainsi que 21 tonnes d'aide humanitaire ont été acheminées vers l'Albanie le 14 juin dernier pour être remises au Secours catholique. Cette assistance est composée pour l'essentiel de médicaments, de compléments nutritionnels, de bâches, de couvertures, de vêtements et de produits d'hygiène. Cette opération est mise en uvre selon un dispositif permettant de garantir son acheminement auprès des personnes qui en ont le plus besoin.

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