Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 29/10/1998

M. Marcel Vidal attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la priorité qu'elle entend donner à la démocratisation culturelle. Il lui demande, compte tenu de la circulaire commune à son ministère et au ministère de l'éducation nationale, de lui préciser quels appuis seront apportés aux établissements scolaires pour susciter ce désir de culture qu'elle appelle de ses voeux, dans les jeunes générations.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 24/12/1998

Réponse. - La démocratisation culturelle implique deux objectifs distincts : l'accès de tous aux biens culturels, d'une part, l'accès de tous à la pratique des arts, d'autre part. La ministre de la culture et de la communication considère que ces deux objectifs sont aujourd'hui complémentaires et donc pour elle également prioritaires. Le premier objectif, tracé par André Malraux et poursuivi depuis lors, commande une politique d'aménagement culturel du territoire, par la mise en place de réseaux d'équipements (diffusion du spectacle vivant, musées, bibliothèques...), et d'actions culturelles destinées à faciliter aux différents publics l'accès aux biens culturels que ces équipements leur proposent. Il s'agit, notamment par l'éducation artistique, de développer une demande en face de l'offre de ces biens culturels. Or, ce développement de la demande suppose que l'on parvienne, pour reprendre les termes de l'honorable parlementaire, à " susciter un désir de culture " dans la population et notamment chez les jeunes. Cette opération, qui se situe sur le terrain de la sensibilisation, est évidemment délicate à gouverner. Elle implique, et c'est le deuxième objectif de la démocratisation culturelle, d'adjoindre à l'éducation artistique proprement dite des actions d'initiation à la pratique des arts. La circulaire du 22 juillet 1998 fixe un cadre général au soutien que peut apporter le ministère de la culture aux établissements d'éducation nationale pour réaliser ce double objectif. A l'intérieur de ce cadre très large, qui embrasse l'ensemble du champ allant de la maternelle à l'université, les deux ministères ont coordonné et échelonné leur plan d'action, et se sont fixés des priorités organisant le court et le moyen terme. Le ministère de la culture et de la communication compte ainsi, dans une première phase, aider au développement de l'enseignement de la musique à l'école élémentaire, contribuer à inscrire l'éducation artistique dans le cadre de la formation initiale et continue des enseignants, encourager la pratique artistique dans les lycées et favoriser l'institution de services culturels au sein des universités. Les moyens mis en uvre sont de plusieurs natures. Les établissements patrimoniaux subventionnés sont invités à faciliter l'accès des élèves et des enseignants à leurs fonds et à leurs ressources, soit directement, lorsque cela est possible, soit par le truchement de services éducatifs. Les établissements de création et de diffusion vont appliquer une charte de service public par laquelle ils s'engagent à démocratiser l'accès des jeunes au spectacle vivant, notamment par des politiques tarifaires, par des opérations de sensibilisation et par l'encadrement et l'accueil de pratiques en amateur. Par ailleurs, les artistes et les professionnels du champ culturel sont encouragés, quand ils le souhaitent, à mener des actions éducatives en milieu scolaire ou dans le cadre associatif. Enfin, des soutiens financiers viendront abonder les programmes définis en commun avec le ministère de l'éducation nationale.

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