Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 13/01/2000

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre de la défense sur les inquiétudes et préoccupations qui se font jour concernant le laser mégajoule actuellement en construction près de Bordeaux. En effet, cette sphère constituée d'acier blindée, de dix mètres de diamètre, perforée de 240 ouvertures permettant à autant de faisceaux laser puissants de converger en son centre, pourrait théoriquement autoriser de nouvelles expérimentations dans le secteur de la fission nucléaire et plus spécifiquement dans le domaine de l'ignition des mélanges nécessaires au déclenchement de la réaction en chaîne (détérium et tritium). Au regard de ces possibilités, il lui demande donc quels objectifs exacts sont poursuivis au travers de la construction de cet équipement et plus particulièrement en matière de recherche et expérimentation nucléaire.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 23/03/2000

Réponse. - La France a signé et ratifié le traité d'interdiction des esssais nucléaires (TICE), qui constitue un élément important du dispositif international de lutte contre la prolifération nucléaire. Elle a ainsi renoncé de manière définitive à recourir aux expérimentations nucléaires. La force de dissuasion demeure toutefois l'ultime rempart pour éviter les conflits majeurs et la France doit conforter la crédibilité de cette force face à tout agresseur éventuel, en assurant un effort adapté en vue du maintien opérationnel de ses armes et systèmes d'armes nucléaires. En conséquence, la confiance dans la fiabilité et la sûreté des armes nucléaires repose désormais non seulement sur l'expérience technique et scientifique accumulée lors des précédents essais, mais également sur un programme de simulation, grâce en particulier à l'exploitation des expériences qui seront réalisées au moyen du laser mégajoule. Ce programme de simulation améliorera les connaissances des experts du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour le maintien des armes en service et leur remplacement à terme par de nouvelles armes conçues à partir des engins testés au cours de l'ultime campagne d'essais. Il ne leur permettra pas de concevoir de nouveaux types d'armes nucléaires, dès lors que cette activité nécessiterait une nouvelle campagne d'essais.

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