Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 20/01/2000

M. Serge Mathieu appelle l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur sa décision d'annuler la saison lyrique à l'Opéra-Comique en raison de la " gravité de la situation financière " de cet établissement. Il apparaît selon les informations publiées dans la presse (Le Monde du 12 décembre 1999) que cet établissement terminerait l'année avec un déficit de 10 millions de francs. Il lui demande de lui préciser : 1º L'analyse des responsabilités relatives à une telle situation financière ; 2º Les raisons pour lesquelles le nouveau directeur ne prendrait ses fonctions que le 1er octobre 2000, entraînant de surcroît l'annulation de la saison lyrique 1999-2000, ce qui n'est pas de nature à contribuer au rayonnement culturel de la France ; 3º Les perspectives sociales de la mise " en repos forcé d'un ensemble de 183 personnes, dont 75 permanents, 20 saisonniers et 88 artistes et techniciens intermittents dont une partie perdra son statut et ses droits ".

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Réponse du ministère : Culture publiée le 25/05/2000

Réponse. - La situation préoccupante que connaît aujourd'hui l'Opéra-Comique a pour principale origine une baisse très importante de recettes propres au cours des années 1998 et 1999. Face à ces difficultés, l'Etat a décidé d'apporter un soutien exceptionnel à l'association gestionnaire de la salle Favart, d'organiser le rétablissement progressif de ses comptes et de procéder à une réforme de son activité. Dès la fin de l'année 1999, un financement supplémentaire de 4 MF a permis de réduire une partie du déficit de l'Opéra-Comique qui devrait se limiter, de ce fait, à environ 5 MF. Pour 2000, l'Etat s'attache à ce que le budget de l'Opéra-Comique soit équilibré ce qui suppose l'annulation des productions prévues pour le premier semestre 2000, mais permet en revanche la préservation des emplois du personnel permanent et le maintien d'une programmation d'accueil, en attendant le renouvellement de la direction dont le calendrier a été accéléré. Le déficit résiduel a vocation à être résorbé sur les exercices 2001 et 2002, l'Etat prévoyant de réévaluer la subvention de l'Opéra-Comique dès 2001. Un accroissement sensible des recettes propres de l'établissement, billetterie et mécénat, peut être raisonnablement espéré au vu du projet d'activité présenté par le futur directeur, Jérôme Savary. Ces éléments relatifs aux difficultés conjoncturelles que connaît l'Opéra-Comique doivent être replacés dans le cadre plus large de l'intérêt que l'Etat porte au développement de l'art lyrique dans notre pays. L'Opéra national de Paris donnera au cours de la saison 1999/2000, 350 représentations lyriques et chorégraphiques devant près de 850 000 spectateurs ce qui, par rapport à 1993, représentera une augmentation de l'offre de 20 % environ. En région, l'Etat, en lien avec les collectivités territoriales concernées, a contribué à développer une politique fort, marquée par la mise en place des Opéras nationaux du Rhin et de Lyon dont les moyens sont en progression régulière. Dans le même esprit, des projets sont en cours ou à l'étude, à Montpellier, Bordeaux et Toulouse. Parallèlement, des initiatives sont menées pour favoriser la coordination des activités des autres opéras en région et des soutiens renforcés sont apportés aux associations lyriques qui uvrent à la sensibilisation de nouveaux publics pour l'opéra. En 1999 L'Etat a attribué à l'ensemble des structures lyriques de production, (hors Opéra national de Paris), 139 MF, ce qui correspond à une progression de 35 % en cinq ans.

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