Question de M. PLANCADE Jean-Pierre (Haute-Garonne - SOC) publiée le 09/03/2000

M. Jean-Pierre Plancade attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les craintes de parents d'enfants handicapés profonds, membres de l'association des parents et amis des enfants des établissements fondés par l'abbé Oziol (APEFAO), de ne pouvoir choisir en toute liberté les établissements auxquels ils pourraient confier leurs enfants. Le choix de ces établissements (quatorze) implantés en Lozère, fondés à la demende de la Caisse militaire de sécurité sociale, de la Caisse régionale d'assurance maladie (CRAM), des Caisses des cadres et de grandes mutuelles nationales semble motivé par le fait que ces enfants, bien qu'éloignés géographiquement de leur domicile, reçoivent un accueil de qualité, des soins efficaces et évoluent dans un milieu quasi familial. Ces parents éprouvent de l'inquiétude sur une possible régionalisation des enveloppes budgétaires, ce qui tendrait à remettre en cause leur liberté de choisir, et dans ce cas entraverait l'action de certains départements. C'est pourquoi il l'interroge sur la légitimité de ces craintes et sur ce qui est envisagé afin de rassurer ces parents préoccupés par le bien-être de leurs enfants.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 01/06/2000

Réponse. - Le financement des établissements et services médico-sociaux pour enfants handicapés est à la charge de l'assurance maladie ; la tarification en est fixée par les préfets de département qui ont compétence pour répartir les dotations limitatives qui leur sont allouées chaque année, conformément à l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM) et en fonction de la répartition régionale des crédits correspondants déterminée par arrêté en début d'exercice. Les modalités de l'attribution de l'allocation de ressources ne remettent absolument pas en cause le libre choix d'un établissement par les parents de jeunes handicapés, notamment dans les départements qui ont depuis de nombreuses années une tradition d'accueil et de prise en charge de qualité des personnes lourdement handicapées. Il convient néanmoins de rappeler que l'un des objectifs poursuivis par l'action du Gouvernement est de réduire les disparités régionales de l'offre en matière d'équipements et d'institutions médico-sociaux, d'en favoriser une meilleure répartition géographique et de permettre ainsi aux familles et aux personnes handicapées elles-mêmes de disposer des services et des établissements dont elles ont besoin dans les meilleures conditions, et, notamment, dans la plus grande proximité possible de leur domicile. Cet objectif a été totalement atteint en dix ans en ce qui concerne la majeure partie des structures (notamment pour les IME, les SESSAD, les CAT, les foyers d'hébergement et les MAS). Pour accentuer encore cet effort, le Gouvernement engage, dès cette année et pour les trois prochaines années, une politique ambitieuse pour laquelle il mobilisera 1,52 milliard de francs imputé sur les budgets de l'Etat et de l'assurance maladie. S'ajoutant à la réalisation du premier plan quinquennal de création de places supplémentaires d'établissements spécialisés destinés à l'accueil des personnes handicapées (maisons d'accueil spécialisé, foyers à double tarification et centres d'aide par le travail) entamé en 1999, ce sont au total 2,58 milliards de francs qui sont consacrés à l'amélioration des conditions de vie et d'accueil des personnes handicapées. Ces moyens exceptionnels permettent de privilégier l'autonomie des personnes handicapées et leur maintien dans un milieu de vie ordinaire, dans la mesure où ce maintien correspond à leur intérêt et à leur souhait, mais aussi de créer des places supplémentaires et d'augmenter le nombre de lits disponibles pour les plus gravement handicapés.

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