Question de M. SEILLIER Bernard (Aveyron - NI) publiée le 04/05/2000

M. Bernard Seillier appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les préoccupations du Crédit mutuel concernant le livret bleu. En effet, une procédure a été engagée contre le Crédit mutuel auprès de la Commission européenne, afin de le contraindre à rembourser une soi-disant " aide de l'Etat " qui pourrait atteindre, selon les experts de la Commission, 4,2 milliards de francs. Or, il n'y a pas aide d'Etat. En outre, la rémunération pour le reversement des collectes à la Caisse des dépôts serait ramenée de 1,30 % à 1 %. Une telle éventualité, si elle se confirmait, affecterait fortement les équilibres financiers du Crédit mutuel, le déroulement des recrutements et des ouvertures de nouvelles caisses locales, alors qu'il satisfait à des obligations d'intérêt général, telles que le financement des collectivités locales, le logement social et l'aménagement du territoire. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer quelle solution il entend proposer à la Commission européenne afin que soient garantis la survie du livret bleu et le choix des 5 millions de sociétaires détenteurs de cette épargne populaire.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 18/01/2001

Réponse. - La Commission européenne a ouvert, en février 1998, sur la base de l'article 87 du traité sur l'Union européenne relatif aux aides de l'Etat, une procédure sur le Livret bleu afin d'en vérifier la compatibilité avec le droit européen. Tout au long de cette procédure, les autorités françaises ont soutenu auprès de la Commission européenne le fait que le Livret bleu n'était pas constitutif d'une aide d'Etat et qu'il n'était donc pas envisageable de remettre en cause son régime, a fortiori son existence. Elles ont constamment défendu le rôle essentiel de ce livret dans la collecte de l'épargne populaire auprès de cinq millions d'épargnants, exclusivement en faveur du refinancement du logement social, obligation d'emploi justifiant la défiscalisation partielle du Livret bleu ainsi que le droit spécial de collecte accordé au Crédit mutuel. Afin de chiffrer le montant éventuel de l'aide de l'Etat au Crédit mutuel, les services de la commission ont mandaté un cabinet d'audit, chargé d'analyser la comptabilité analytique de cet établissement de crédit et plus récemment d'apprécier l'existence d'un éventuel " effet d'appel " de ce produit. Le travail de cet expert n'est pas encore achevé. Cette procédure relève des pouvoirs propres de la Commission européenne dans le cadre du traité sur l'Union européenne. Il n'en reste pas moins que les autorités françaises sont déterminées dans leur défense du Livret bleu ; les services compétents de l'Etat sont mobilisés pour ce faire, en liaison étroite avec la Confédération nationale du Crédit mutuel.

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