Question de M. MAHÉAS Jacques (Seine-Saint-Denis - SOC) publiée le 08/06/2000

M. Jacques Mahéas attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la mobilisation des médecins angiologues en faveur de la reconnaissance officielle de leur spécialité. En effet, à l'heure actuelle, ceux-ci sont inclus dans la convention des médecins généralistes, ce qui entraîne un certain nombre de difficultés : impossibililté pour le médecin référent d'adresser un patient à un autre généraliste ; exigence par certains conseils de l'ordre départementaux de participation aux tours de garde de médecine générale ; impossibilité pour la CNAM (Caisse nationale des allocations familiales) de connaître le montant des dépenses générées par les maladies vasculaires, celles-ci se trouvant réparties entre la cardiologie, la radiologie et la médecine générale. Dans la mesure où les maladies vasculaires occupent la première place de l'ensemble des affections en France, il lui demande quelles sont ses intentions concernant la reconnaissance de la spécialité qui les traite.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 31/08/2000

Réponse. - L'angiologie couvre les domaines des pathologies artérielles, veineuses et lymphatiques. La formation à cette discipline est actuellement assurée par deux voies différentes : la capacité d'angiologie et le diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) de médecine vasculaire. La capacité, d'une durée de deux années, est ouverte à tous les médecins. La capacité comporte une formation clinique, mais aussi la pratique de la phlébologie et des techniques d'explorations fonctionnelles vasculaires. Le DESC, d'une durée de quatre semestres, est accessible à tous les internes de spécialité avec l'accord de l'enseignant coordonnateur du DESC. Il est constitué d'un enseignement de base d'environ 150 heures et d'enseignements optionnels. Ces deux voies permettent d'acquérir une formation de haut niveau dans ce domaine sans toutefois conduire à un exercice spécialisé en angiologie. La reconnaissance de l'angiologie comme spécialité supposerait la création d'un diplôme d'études spécialisées, ou la transformation du DESC de médecine vasculaire en DESC qualifiant, diplômes accessibles seulement après réussite au concours de l'internat. Le système existant à l'heure actuelle permet de couvrir les besoins sanitaires. Or, la suppression des voies de formation existantes et le passage obligatoire dans la spécialité auraient pour conséquence un flux de formation faible dans la discipline alors que les besoins de la population, notamment en matière de thérapeutique phlébologique, sont importants. Par ailleurs, au niveau européen, l'angiologie n'est reconnue en tant que spécialité qu'en Autriche et en Allemagne. Dans ce dernier pays, elle comporte une formation de deux ans après la spécialité de médecine interne. La création de l'angiologie comme spécialité de médecine vasculaire ne serait donc reconnue équivalente que par ces Etats, ce qui limiterait géographiquement sa valeur. C'est pourquoi, il n'apparaît pas opportun d'envisager la suppression du système de formation tel qu'il existe en France.

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