Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 28/09/2000

M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le récent rapport de la commission consultative des droits de l'homme qui indique, notamment, que la xénophobie, le racisme et l'antisémitisme sont tout particulièrement implantés dans la population française. Il lui demande donc s'il entend amplifier les actions déjà entreprises dans les différents niveaux de l'enseignement (élémentaire, collège, lycée), afin de toujours plus sensibiliser les jeunes à ces questions et s'il entend prendre, dans ce domaine, de nouvelles initiatives permettant de lutter plus efficacement contre ce mal qui frappe la société française.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 22/02/2001

Réponse. - La loi d'orientation de 1989 a inscrit l'éducation civique au c ur du droit à l'éducation. Les programmes scolaires se préoccupent à tous les niveaux d'enseignement d'inculquer aux jeunes des valeurs d'égalité, conformes aux principes républicains, et de lutter contre la xénophobie, le racisme et l'antisémitisme. Jusqu'en 1998, seuls l'école primaire et le collège proposaient un enseignement obligatoire d'instruction civique. Au sein du dispositif de rénovation des lycées, le ministre de l'éducation nationale a décidé la création d'un nouvel enseignement d'éducation civique, juridique et sociale dans chacune des trois classes de seconde, première et terminale des lycées d'enseignement général et technologique. Cette réforme a pris effet en 1999-2000. A la rentrée 2001, cet enseignement sera également assuré dans les séries professionnelles. Ainsi, l'apprentissage de la citoyenneté est devenu un objectif majeur à tous les cycles de la scolarité. Dans l'enseignement primaire, l'accent est mis sur la dignité de la personne humaine. Au collège, l'enseignement s'articule sur les droits et obligations de la personne et du citoyen qui organisent la vie collective selon les principes de la démocratie. Au lycée, l'architecture d'ensemble des programmes propose de redécouvrir par l'analyse et la pratique du débat argumenté la notion de citoyenneté, d'en étudier les principes, modalités et pratiques et de la confronter aux réalités du monde contemporain. En outre, chaque discipline peut assurer une telle mission. Ainsi l'enseignement de l'histoire permet d'aborder l'étude des différentes religions au collège et d'enseigner la tolérance ; l'étude de l'Allemagne nazie, de l'Italie fasciste et de la seconde guerre mondiale (au collège et au lycée) amène les élèves à débattre de l'antisémitisme et de la Shoah. Les programmes de français préconnisent également d'aborder une réflexion sur l'égalité et l'altérité à travers la lecture des grandes uvres des philosophes du 18e siècle, des biographies d'Anne Frank ou de Primo Levi, de la littérature francophone ou étrangère, pour ne citer que quelques exemples. Le programme de philosophie de terminale traite de la problématique des droits de l'homme et de la démocratie dans le cadre de l'étude de questions à ancrage contemporain. Les programmes de sciences de la vie et de la Terre abordent aussi la question de l'égalité à travers l'étude du génome et permettent de contester scientifiquement la notion de race. Enfin, l'initiative de diffuser gratuitement dans tous les collèges et les lycées l'ouvrage Dites-le à vos enfants - Histoire de la Shoah en Europe, 1939-1945 de Stéphan Bruchfeld et Paul Levine, publié aux éditions Ramsay, vient d'être prise par le Gouvernement. Cet ouvrage sera exploité dans toutes les disciplines qui s'y prêtent par les enseignants.

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