Question de M. de MONTESQUIOU Aymeri (Gers - RDSE) publiée le 17/01/2001

M. Aymeri de Montesquiou appelle l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur la nécessité de développer des centres sportifs de formation dans les zones rurales. Si notre pays a la chance de posséder actuellement de très grands sportifs qui constituent des exemples pour notre jeunesse, la relève se prépare dès aujourd'hui en repérant de nouveaux talents sur l'ensemble du territoire, par exemple dans les sports collectifs comme le rugby, le basket, le football qui développent à la fois l'esprit de compétition et de solidarité. Or, dans les zones rurales, et malgré les compétences et le dévouement des entraîneurs dans les écoles de sport des petits clubs, les jeunes talents issus de la ruralité ne bénéficient pas des mêmes chances que ceux issus des grands centres urbains. Afin qu'ils puissent mieux concilier entraînement intensif et scolarité, il serait donc utile de créer des centres sportifs de formation de niveau intermédiaire dans les zones rurales. Il lui demande si elle est favorable à la création de tels centres et si elle entend prendre les moyens nécessaires.

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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 28/03/2001

Réponse apportée en séance publique le 27/03/2001

M. Aymeri de Montesquiou. Madame la ministre, je souhaite attirer votre attention sur la
nécessité de développer des centres sportifs de formation dans les zones rurales. Si notre pays
a la chance de posséder actuellement de très grands sportifs qui constituent des exemples
pour notre jeunesse, la relève se prépare néanmoins dès aujourd'hui en repérant de nouveaux
talents sur l'ensemble du territoire, par exemple dans les sports collectifs comme le rugby, le
basket, le football et le handball, qui développent à la fois l'esprit de compétition et de solidarité.
Or, dans les zones rurales, et malgré les compétences et le dévouement des dirigeants et des
entraîneurs des petits clubs en faveur des écoles de sport, les jeunes talents issus de la
ruralité ne bénéficient pas des mêmes chances que ceux qui sont issus des grands centres
urbains. Afin qu'ils puissent mieux concilier entraînement intensif et scolarité et pour tendre à
l'égalité des chances entre les jeunes des zones urbaines et ceux des zones rurales, il est
donc indispensable de créer des centres sportifs de formation de niveau intermédiaire dans les
zones rurales.
Madame la ministre, vous êtes certainement favorable à la création de tels centres. Quels sont
les moyens que vous entendez dégager ?
M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Marie-George Buffet, ministre de la jeunesse et des sports. Monsieur le sénateur, vous
avez raison de souligner que, si nous avons de grandes championnes et de grands champions,
c'est d'abord grâce aux clubs associatifs, aux bénévoles et aux éducateurs. Si nous obtenons
de tels résultats en ce moment, c'est parce que le sport français est enraciné sur tout le
territoire et il faut porter une attention particulière aux zones rurales.
D'ailleurs, le mois dernier, à Vichy, à la demande de très nombreux conseils départementaux
de la jeunesse, nous avons tenu une réunion du Conseil national de la jeunesse uniquement
consacrée à la place des jeunes dans la ruralité. A cette occasion, les questions du sport ont
été évoquées : accessibilité, équipement, transport. Nous avons également tenu dans la foulée
une réunion sur les emplois-jeunes dans les zones rurales, qui sont souvent, d'ailleurs, source
de nouveaux services.
Aussi, je considère votre proposition de création de centres sportifs de formation de niveau
intermédiaire en zone rurale comme tout à fait positive. Elle pourrait intégrer la réflexion du
Conseil national de la jeunesse et, surtout, celle que nous avons engagée à la commission
nationale du sport de haut niveau pour réviser des filières, notamment les pôles « espoirs ».
D'ores et déjà, nous travaillons à une meilleure implantation de ces pôles en veillant, bien
entendu, à ce que l'entraînement s'accompagne d'un suivi rigoureux des études. En effet, nous
le savons, de tous ces jeunes appelés dans les pôles « espoirs », peu, demain, deviendront
des championnes et des champions. Il faut donc également les préparer à la vie active.
Notre démarche consiste surtout à ne pas trop éloigner le jeune de sa famille, de son milieu, de
son club, d'où la nécessité d'avoir une vision nationale de l'implantation des centres de
formation. Cette démarche rejoint donc la vôtre, monsieur le sénateur, et intègre complètement
votre proposition.
En outre, le fait que nous ayons pu créer un neuvième schéma collectif consacré au sport nous
permettra de mieux couvrir en équipements l'ensemble du territoire national. Nous veillerons
également au maintien et au développement des conseillers techniques locaux, qui peuvent
suivre les jeunes et les aider à s'orienter.
Enfin, vous le savez, j'ai multiplié par deux la part régionale du Fonds national pour le
développement du sport, afin que tous les clubs, notamment ceux des zones rurales, puissent
en bénéficier. Mais je prends en compte votre proposition, monsieur le sénateur, et je la
soumettrai à la prochaine réunion de la Commission nationale du sport de haut niveau.
M. Aymeri de Montesquiou. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. de Montesquiou.
M. Aymeri de Montesquiou. Madame la ministre, votre réponse me rassure, mais les élus
des zones rurales ont néanmoins la conviction que, chez eux, les jeunes ne disposent pas des
mêmes chances que dans les zones urbaines, que la notion d'égalité des chances n'est ainsi
qu'un « voeu laïc ».
Ce sentiment a encore été accentué par une déclaration de Mme Voynet, voilà trois ans, qui
disait que l'on devait mettre fin à une politique « ruralo-ruraliste ».
Si donc votre prise de conscience me rassure, j'aurais été heureux que vous étayiez vos propos
par un chiffrage indicatif.

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