Question de M. CECCALDI-RAYNAUD Charles (Hauts-de-Seine - RPR) publiée le 02/02/2001

Question posée en séance publique le 01/02/2001

M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Monsieur le président, je vous prie de me laisser un temps
de parole identique à celui de M. le ministre !
M. Emmanuel Hamel. Mais vous n'êtes pas encore ministre !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Pour ma part, je ne l'espère pas !
Mes chers collègues, après les congratulations mutuelles que nous venons d'entendre,
venons-en aux réalités : les hordes sauvages - de « sauvageons », pour employer un mot de
la gauche - qui se sont disputé le contrôle d'un grand centre commercial à La Défense sur la
commune de Puteaux.
Ces sauvageons étaient armés de haches et de poignards pour un après-midi des « longs
couteaux ». Certains étaient cagoulés comme de vulgaires insulaires. (Rires.)
M. Emmanuel Hamel. C'est un Corse qui parle !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Il a fallu près de deux heures pour rétablir l'ordre public.
Je sais les difficultés que peut poser la sécurité. Il s'agit parfois de problèmes d'une extrême
complexité, ce qui doit inciter chacun à la modestie.
M. Raymond Courrière. C'est vrai ! C'est bien de le reconnaître !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Toutefois, étant donné l'exceptionnelle gravité des incidents,
quelques questions se posent. M. le ministre de l'intérieur a reconnu à l'Assemblée nationale
avoir été prévenu des brutalités en préparation. Monsieur le secrétaire d'Etat, pourquoi, selon
un principe de base de la bataille de rue, n'a-t-on pas essayé de bloquer ces cohortes
brutales à la gare du RER ?
M. le président. Posez votre question, monsieur Ceccaldi-Raynaud.
Plusieurs sénateurs du RPR. La voilà la question !
M. le président. Alors, concluez, monsieur Ceccaldi-Raynaud !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Conclure ? J'ai trois questions à poser. Je ne pourrais en
poser qu'une, alors que le ministre aura tout le temps de répondre ? Est-ce là votre justice,
monsieur le président ?
M. le président. Monsieur Ceccaldi-Raynaud, la règle est fixée et, comme chacun de nous,
vous la connaissez.
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. Je la connais ! J'en viens donc directement à ma dernière
question, en renonçant à poser la deuxième.
Monsieur le secrétaire d'Etat, la durée des affrontements et l'échec d'une police pourtant
courageuse ne signifient-ils pas que toutes les mesures que vous envisagez ne sont que des
effets d'annonce ? Elles ne produiront aucun effet...
M. le président. Posez votre question, monsieur Ceccaldi-Raynaud !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. ... car, selon la presse, vous vous interrogez encore sur la
notion de sanction,...
M. le président. Votre question, monsieur Ceccaldi-Raynaud !
M. Charles Ceccaldi-Raynaud. ... parce que le concept de sécurité a été trop longtemps
étranger à vos rêveries collectives (M. Roger Karoutchi applaudit), inspirées de la rêverie d'un
promeneur solitaire. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du RPR.)
M. le président. Avant de vous donner la parole, monsieur le secrétaire d'Etat,...
M. Hilaire Flandre. On aurait mieux aimé M. Vaillant !
M. le président. ... je rappelle que d'autres questions portent sur la sécurité. Aussi, je vous
demande d'être concis afin que nous puissions respecter le temps qui nous est imparti. Je
vous remercie par avance.

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Réponse du ministère : Outre-mer publiée le 02/02/2001

Réponse apportée en séance publique le 01/02/2001

M. Christian Paul, secrétaire d'Etat à l'outre-mer. Monsieur le sénateur, après les incidents
graves de samedi dernier, vous posez la question de l'efficacité des forces de police.
Oui, en effet, les forces de police ont été informées que trois sites, dont celui de la Défense,
pouvaient être le théâtre d'affrontements entre des bandes rivales.
Il nous faut, monsieur le sénateur, nous féliciter de la qualité de l'information de la police et
l'en féliciter, car c'est bien elle qui a permis samedi dernier, dans votre département, de
mettre en place un dispositif particulier de surveillance, même si, à la Défense - et vous
connaissez mieux que moi la dimension de ce site -, plusieurs lieux pouvaient être
concernés.
C'est donc bien ce dispositif qui a permis, le 27 janvier, une intervention rapide des forces de
l'ordre, intervention qui a rassemblé plus de cent trente policiers et a permis l'interpellation de
vingt-huit personnes, dont vingt et une ont été mises à la disposition de l'autorité judiciaire.
(Protestations sur les travées du RPR.)
M. Gérard Larcher. Qui les a libérés assez rapidement !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. Cette intervention a eu pour effet - je tiens à insister sur
ce point - d'éviter que des tiers ne soient agressés et d'empêcher que des exactions ne
soient commises dans le centre commercial des Quatre Temps.
Le dispositif de coordination que j'évoquais a également permis, au retour, l'interpellation à
Poissy de sept individus.
Je tiens à souligner, après Jean-Jack Queyranne, que cet événement illustre parfaitement la
nécessité de l'unité de la police nationale qui, seule, permet la coordination indispensable à
son efficacité.
La proposition faite par l'opposition, tout au moins par quelques membres de celle-ci, de
conférer au maire l'autorité sur la police nationale (Vives protestations sur les travées du RPR
et des Républicains et Indépendants)...
M. Gérard Larcher. Vous n'avez rien compris !
M. Henri de Raincourt. Cela n'est pas vrai ! C'est faux !
MM. Alain Gournac et Serge Vinçon. Mensonges !
Un sénateur du RPR. Vous n'avez pas écouté !
M. Christian Paul, secrétaire d'Etat. ... irait bien évidemment à l'encontre de cette nécessité
en morcelant le pouvoir de décision. L'exemple que vous avez donné, monsieur le sénateur,
de l'intervention de la police sur le site de la Défense, site réparti entre trois communes,
devrait à lui seul suffire à vous faire réfléchir sur la nécessité de l'unité de commandement de
la police nationale. (Applaudissements sur les travées socialistes. - Vives protestations sur
les travées du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. Alain Gournac. Ce n'est pas brillant ! Il ne faut pas lire tout le papier !
M. Jean-Pierre Raffarin. Quand on n'a pas d'idées, on caricature celles des autres !

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