Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE) publiée le 01/02/2001

M. Rodolphe Désiré attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au tourisme sur la détérioration prévisible de l'économie touristique de la Martinique depuis trois ans. Les problèmes rencontrés par le secteur du tourisme martiniquais depuis déjà plusieurs années sont dus, à la fois, à l'incohérence entre l'élaboration du SDAT (schéma de développement et d'aménagement touristique), du SAR (schéma d'aménagement régional) et du SMVM (schéma de mise en valeur de la mer) qui laisse peu de place à la réalisation de projets novateurs, mais aussi à l'indifférence des pouvoirs publics, à la montée de la concurrence des pays de la Caraïbe (notamment Cuba, Saint-Dominique, Sainte-Lucie, Barbade...), à la désaffection des grands groupes touristiques français au bénéfice de ces derniers, et à l'inexistence de projets ambitieux de développement touristique durable pour les départements français d'Amérique. Surtout, depuis deux ans, la mise en pratique par les transporteurs nationaux du Yield Management a eu pour effet de réduire considérablement les capacités en sièges des avions à destination des Antilles à tel point que, depuis 1999, le nombre de passagers arrivant à l'aéroport du Lamentin a diminué de 2,7 % (statistiques IEDOM). Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que l'inquiétude s'installe et se développe peu à peu chez les professionnels du tourisme et que, le 20 janvier dernier, l'hôtel Mercure Diamant ait annoncé au personnel sa fermeture du 1er février au 30 avril sans aucune garantie d'emploi au 1er mai 2001. Si, dans l'immédiat, aucune mesure n'est prise sur le plan national, notamment dans le domaine des transports, il faut craindre que cette fermeture soit la première d'une longue série. En conséquence, il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour stopper la désaffection des touristes européens pour la Martinique.

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Réponse du ministère : Tourisme publiée le 04/04/2002

Le secrétariat d'Etat au tourisme suit de très près l'évolution des activités touristiques en Martinique. De nombreuses actions ont d'ores et déjà été menées, en particulier une très forte augmentation des contrats de plan Etat-région ou, plus récemment, la participation à une mission conjointe avec le secrétariat d'Etat à l'outre-mer et le ministère de l'équipement, des transports et du logement et à la rédaction d'un rapport sur la desserte aérienne des départements d'outre-mer (DOM) en mai-juin 2001. Il connaît les difficultés bien réelles rencontrées par les professionnels du tourisme, et les éléments objectifs qui freinent le développement touristique en Martinique. Parmi ces éléments, la desserte aérienne constitue un facteur incontestable, insuffisant par moment, onéreux et peut-être aussi mal adapté à la demande. La restructuration d'AOM et d'Air Liberté, les difficultés d'Aérolyon et maintenant d'Air Lib ont profondément affecté les conditions de transport aérien. Il s'agit, désormais, de trouver les moyens d'assurer durablement, et de façon satisfaisante, les liaisons vers les DOM. Mais d'autres éléments jouent contre la poursuite d'un développement optimal du tourisme en Martinique, notamment la concurrence d'autres îles des Antilles (Cuba, Saint-Domingue) ainsi que l'insuffisante modernisation et diversification de l'offre touristique (hébergements, mise en tourisme de l'intérieur, croisières, formation des salariés du tourisme). C'est pourquoi le secrétaire d'Etat au tourisme s'est rendu à la Martinique, les 19 et 20 janvier derniers, en compagnie du secrétaire d'Etat à l'outre-mer. A cette occasion, il a reçu les professionnels du secteur et débattu avec eux de la situation économique et des actions à mener. Plusieurs mesures ont été décidées : la participation des DOM au " rendez-vous France " qui se tiennent en mars à Versailles ; la tenue d'un séminaire " Amérique " de Maison de la France en mai à la Martinique ; une mission d'ingénierie touristique menée par l'agence française d'ingénierie touristique (AFIT) dans la deuxième quinzaine de mars. A l'évidence, les problèmes rencontrés par les professionnels du tourisme en Martinique appellent une vigilance particulière et des actions ponctuelles ne sauraient suffire à apporter une réponse satisfaisante et définitive. Un suivi sur le long terme s'impose et implique une mobilisation conjointe des pouvoirs publics par le biais des différents départements ministériels concernés, des élus et des professionnels.

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