Question de M. GRIGNON Francis (Bas-Rhin - UC) publiée le 15/02/2001

M. Francis Grignon attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la démarche de la filière viticole visant à informer et éduquer les consommateurs quant aux risques et aux bienfaits du vin. Les acteurs de la filière viticole sont conscients des dangers, des méfaits et des problèmes de santé publique que peut entraîner une consommation abusive d'alcool. Néanmoins, ils estiment subir fréquemment des attaques injustifiées. A ce titre, ils souhaiteraient qu'une politique alternative de santé publique basée sur la prévention, la formation et l'information soit mise en place. Les organisations de la filière viticole, regroupées au sein de l'association " Vin et Société ", se disent prêtes à s'investir dans cette politique pour défendre une consommation modérée qui, comme les études l'ont démontré, peut, à l'inverse, être bénéfique pour la santé, notamment en ce qui concerne les maladies cardio-vasculaires. A cet égard, ils souhaiteraient que leurs propositions puissent être prises en compte dans le cadre d'une concertation entre toutes les parties concernées, comme cela avait été promis par les pouvoirs publics. Il lui demande donc si le Gouvernement entend prendre prochainement l'initiative de cette concertation avec les organisations de la filière viticole.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 06/09/2001

L'alcool est directement responsable de 45 000 décès par an et contribue à 14 % des décès masculins et 3 % des décès féminins. Toutefois, la mortalité baisse régulièrement compte tenu de la réduction progressive de la consommation d'alcool en France depuis cinquante ans, mais reste très inégalitaire selon les catégories sociales et les régions. On estime que 8 à 9 % des Français ont une consommation d'alcool " à risques ". Les enquêtes récentes montrent en outre que les jeunes ont des consommations d'alcool essentiellement liées à des occasions festives, génératrices de conduites à risques (accidents, violences, sexualité non protégée...). Au regard de ce constat inquiétant, la lutte contre l'alcoolisme constitue une priorité de santé publique du Gouvernement. Les dernières campagnes de communication, lancées par le comité français d'éducation pour la santé (CFES), ont fait l'objet d'une consultation des professionnels du secteur des alcools. Ces campagnes traitent des risques sanitaires directement liés à une consommation excessive d'alcool, en s'appuyant sur des études scientifiques validées qui tendent à établir un lien centre la consommation excessive d'alcool et le cancer, lien d'autant plus fort que la consommation d'alcool est associée à celle du tabac. Une expertise collective en cours à l'INSERM, dont les conclusions seront rendues publiques en septembre, permettra sans aucun doute de progresser dans la connaissance des risques et des éventuels bénéfices associés à la consommation d'alcool. Par ailleurs, la filière viticole ainsi que les organisations professionnelles qui en ont manifesté le souhait ont été invitées à s'exprimer lors de l'élaboration des axes de la nouvelle stratégie de lutte contre l'alcoolisme. Le dialogue ainsi engagé avec la filière viticole et les autres professionnels sera poursuivi lors de sa mise en oeuvre, notamment dans le cadre d'une collaboration plus étroite sur certains aspects de la politique de prévention de l'alcoolisme.

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