Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 29/03/2001

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre de la défense tout l'intérêt porté par Taipeh au système anti-aérien Aegis que les Etats-Unis envisagent de leur vendre prochainement. Conçu comme un système d'arme total, depuis la détection jusqu'à la destruction, pouvant parer des attaques sous-marines, aériennes ou de surface, doté d'un radar à balayage électronique couvrant un horizon de 360 degrés, ce système sera en outre prochainement doté d'un logiciel qui lui permettra de faire la liaison avec d'autres radars en mer ou sur l'air et d'obtenir une image militaire globale. Il lui demande de bien vouloir lui dire si la France travaille actuellement au développement d'un système équivalent pour sa propre marine et, dans la négative, si elle envisage de le faire, seule ou en coopération.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 14/06/2001

Comme beaucoup, Taïwan porte un intérêt particulier au système d'armes américain embarqué Aegis dont les capacités sont extrêmement importantes. Actuellement, seul la Japon a bénéficié de ce système, la décision sur l'autorisation de cession du système Aegis à Taïwan a été différée d'au moins un an. La capacité du système Aegis à travailler en réseau avec d'autres systèmes, dont fait état l'honorable parlementaire, fait vraisemblablement référence au système d'engagement coopératif CEC (Cooperative Engagement Capability). Ce système est actuellement en cours de développement et vient de terminer une campagne d'évaluation opérationnelle avec succès. Il est cependant peu probable que le CEC fasse l'objet d'un déploiement rapide au sein de l'US Navy. Actuellement, les bâtiments de l'US Navy peuvent coopérer entre eux et avec d'autres plates-formes alliées par le biais des liaisons de données tactiques, qui ont fait l'objet d'une standardisation OTAN et sont connues sous l'appellation " liaison 11 " et " liaison 16 " pour les plus importantes. La marine française est également dotée de ces liaisons qui permettent à une force aéronavale, par exemple, de mener de façon coordonnée des opérations aéro-amphibies à la mer. La liaison 11 est largement déployée sur les bâtiments de la marine nationale et les nouveaux bateaux de premier rang sont équipés de la liaison 16. C'est notamment le cas du porte-avions Charles-de-Gaulle. En ce qui concerne les travaux de préparation du futur dans ce domaine, la délégation générale pour l'armement, en liaison avec l'état-major de la marine, travaille sur deux axes. Le premier consiste à définir l'interopérabilité des systèmes futurs, et en particulier avec le CEC américain. Ces travaux devraient conduire à la définition de standard OTAN permettant à toutes les marines alliées de coopérer en opération. Le second vise à explorer les potentialités ouvertes par des coopérations multi-plates-formes pour l'engagement des armes. Des contrats d'études sont en préparation sur ce sujet. Tous ces travaux, qui privilégient l'interopérabilité interalliés, font l'objet d'une coordination intense avec nos partenaires européens et américains, que ce soit au sein de l'OTAN ou au sein de groupes de travail au format plus limité permettant de gagner en efficacité. Il convient de préciser que le développement d'une nouvelle génération de frégates anti-aériennes Horizon et son système d'armes embarqué PAAMS, ainsi que la préparation du futur programme de frégates " multimissions ", permettent d'envisager de nouveaux concepts d'engagement des armes visant à améliorer sensiblement l'efficacité des unités françaises. La coopération entre différentes plates-formes en fait partie.

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