Question de M. COLLOMB Gérard (Rhône - SOC) publiée le 05/04/2001

M. Gérard Collomb interroge M. le ministre délégué à la santé sur la pénurie en médecins ophtalmologistes qui commence à se dessiner en France, particulièrement dans certaines régions. Il semble en effet que le nombre actuel de médecins exerçant cette spécialité ne soit plus de nature à assurer les soins oculaires nécessaires à la population ni, a fortiori, à répondre aux nécessaires politiques de prévention. Les conséquences en sont pourtant importantes dans la vie quotidienne de la grande majorité, sans parler des problèmes spécifiques à certaines catégories de la population (diabétiques, nourrissons non dépistés, personnes conduisant avec une mauvaise vision, etc.). Or, le nombre d'internes formés à cette spécialité, actuellement, n'est pas de nature à répondre aux besoins qui vont aller croissant compte tenu du nombre de départs à la retraite prévisibles (900 ophtalmologistes actifs ont aujourd'hui plus de cinquante-cinq ans). Cette situation se traduit d'ailleurs déjà par l'admission à exercer donnée à des médecins à diplôme étranger hors Union européenne, afin de répondre aux besoins. Aussi l'interroge-t-il sur ses intentions précises quant à l'augmentation du nombre d'internes formés prochainement en ophtalmologie, afin de compenser les actuels départs à la retraite et mettre fin à la pénurie pour l'avenir.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 17/05/2001

Réponse. - Le rapport Polton du centre de recherche d'études et de documentation en économie de la santé (CREDES) a présenté l'analyse des différents éléments susceptibles d'intervenir dans l'évolution de la démographie médicale, compte tenu de la baisse de la démographie médicale, qui devrait s'accélérer à partir de 2007/2008. La répartition entre spécialistes et généralistes fait apparaître un nombre de spécialistes supérieur aux généralistes : le nombre de médecins en exercice début 1998 était de 191 500 (49 % de médecins généralistes et 51 % de médecins spécialistes). Cependant la baisse démographique est inégalement répartie sur les différentes spécialités et l'ophtalmologie est une des spécialités les plus concernées avec la pédiatrie et la gynécologie obstétrique notamment. De plus, on constate une augmentation des médecins salariés - la proportion de médecins exclusivement salariés parmi les médecins spécialistes a fortement augmenté passant de 26 à 50 % entre 1973 et 1999 - ainsi qu'une émergence des femmes dans la profession. De 14 % en 1968, le taux de féminisation est passé à 35 % pour les généralistes et à 36 % pour les spécialistes au 1er janvier 1999. Enfin, il existe une inégale répartition sur le territoire : d'importantes disparités départementales existent au sein des régions et sont plus marquées parmi les médecins généralistes libéraux. Devant ce constat, des mesures ont été prises sur le numerus clausus de l'examen de fin de première année des études médicales qui, après avoir été fixé à 3 700 pour l'année universitaire 1998/1999, a été porté à 3 850 pour l'année universitaire 1999/2000 et à 4 100 pour l'année universitaire 2000/2001. En ce qui concerne l'internat, trois filières nouvelles ont été créées, la gynécologie obstétrique et médicale, l'anesthésie et la pédiatrie. Mais il ne peut s'agir de la seule réponse à la situation de baisse démographique du corps médical tant au niveau national que départemental. C'est pourquoi, le ministre délégué à la santé a demandé à ses services, dans le cadre d'un groupe de travail ministériel consacré à l'avenir de la démographie médicale, de proposer des solutions permettant de faire face à cette évolution et d'atténuer les inégalités départementales. La préservation de la qualité du service rendu est une priorité du Gouvernement. Les conclusions de ce groupe seront remises au ministre à la fin du mois d'avril 2001 et serviront de base à une concertation large menée avec l'ensemble des professionnels de santé sur les solutions à mettre en uvre au cours des prochaines années, en particulier pour adapter les flux de praticiens formés aux besoins de la population et pour réduire les disparités régionales constatées au niveau de l'offre.

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