Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 12/04/2001

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation qui prévaut actuellement au sein de l'ex-République yougoslave de Macédoine. En effet, le Gouvernement de Skopje a décidé, le 4 mars dernier, de fermer sa frontière occidentale avec la province du Kosovo. Cette fermeture fait suite au décès de trois soldats de l'armée macédonienne, lors d'une attaque survenue près du village de Tanusevci, commune située sur la frontière avec le Kosovo. Face à cette montée du radicalisme, l'OSCE (Organisation sur la sécurité et la coopération européenne) a indiqué qu'elle " comprendrait " un recours limité à la force de la part de la Fyrom. Au regard de la spécificité politique, militaire et démographique que présente cette zone géopolitique du sud de la péninsule des Balkans, et devant la crainte d'une possible recrudescence de la montée du radicalisme politique en Macédoine, mais également au Kosovo, et peut-être en Albanie, il lui demande quelles mesures compte adopter le Gouvernement pour que la violence ne se fasse pas jour, une nouvelle fois, dans cette partie fragile des Balkans.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 17/05/2001

Réponse. - Le message de la communauté internationale (adoption de la résolution 1345 du Conseil de sécurité et conclusions du groupe de contact du 11 avril), de l'Union européenne (déclaration du Conseil européen le 24 mars, conclusions du Conseil des affaires générales du 9 avril) à l'égard des extrémistes albanais a été de la plus grande fermeté. Comme l'ont rappelé les conclusions du groupe de contact du 11 avril, les frontières, l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'ancienne République yougoslave de Macédoine doivent être respectées. Tous, y compris les Albanais du Kosovo, doivent condamner vigoureusement la violence et isoler les formations extrémistes armées qui restent à l'intérieur et autour des frontières de la Macédoire. La KFOR poursuivra le renforcement des contrôles entre le Kosovo et l'ARYM. La France a pris part au renforcement de ces contrôles, notamment à travers l'envoi récent de drones ainsi que du personnel nécessaire à leur fonctionnement. A plus long terme, l'Union européenne, et à travers elle la France, joue un rôle prépondérant dans la recherche d'une solution politique en Macédoine. Le haut représentant Javier Solana a obtenu le 27 mars des autorités de Skopje l'engagement d'ouvrir, au sein des institutions macédoniennes, avec les partis politiques représentés au Parlement, un dialogue sur les relations inter-ethniques. Cet engagement a été confirmé lors de la signature de l'accord de stabilisation et d'association (ASA) entre l'Union européenne et la Macédoine, le 9 avril. L'Union européenne veillera à encourager ce dialogue, et s'assurera que celui-ci aboutisse à des résultats concrets. Par ailleurs, la Macédoine, qui a reçu plus de 450 millions d'euros depuis 1991, bénéficiera dès 2001 d'une aide de 40 millions d'euros (contre 25 en 2000) à travers le programme CARDS, qui regroupe l'ensemble de l'aide de l'Union européenne en faveur des Balkans occidentaux. La France participe aussi au financement de l'université d'Europe du Sud-Est de Tetovo, une des principales revendications albanaises, à travers une contribution bilatérale de 1 million de francs et une contribution de 5 millions d'euros de l'UE (4 millions d'euros pour 2001 en plus de la contribution de 1 million d'euros en 2000).

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