Question de M. DONNAY Jacques (Nord - NI) publiée le 08/06/2001

Question posée en séance publique le 07/06/2001

M. Jacques Donnay. Lille sera, avec Gênes, capitale européenne de la culture en 2004.
Certes, cet événement est attendu avec fierté et espoir, car il est perçu comme la reconnaissance de la volonté tenace avec laquelle la région Nord Pas-de-Calais mène, depuis de longues années, une politique culturelle forte, dynamique, soucieuse de la valorisation de son patrimoine et du potentiel de ses nombreux créateurs. De surcroît, il s'inscrit dans une dynamique de renouvellement de l'image du Nord - Pas-de-Calais.
Toutefois, alors que nous sommes à quelque trente mois de l'opération : « 2004, Lille, ville européenne de la culture », des interrogations, voire des craintes viennent troubler l'enthousiasme initial.
Parce que ce projet est un défi, un enjeu, une chance pour la métropole lilloise, mais aussi et surtout pour l'ensemble du territoire, il importerait que nous soyons sans tarder totalement assurés que « Lille 2004 » ne constitue pas une fin en soi pour quelques interlocuteurs privilégiés.
Qu'en est-il de la faisabilité des projets, de la maîtrise du calendrier, des financements et, plus encore, de la nécessaire adhésion de toutes les populations de la région Nord - Pas-de-Calais ?
L'intérêt évident d'une telle manifestation pour la métropole lilloise ne sera effectif que s'il rejoint ma préoccupation, et celle de bien d'autres, de voir réduits notablement les déséquilibres culturels entre la métropole et l'ensemble du territoire régional.
Sans réel aménagement culturel des territoires, aucune véritable dynamique régionale ne verra le jour.
Faute de la volonté d'en faire un levier, « Lille 2004 » ne sera jamais un projet culturel revendiqué et partagé.
Alors que les premières esquisses financières laissent augurer un montant proche du milliard de francs - 483 millions de francs pour la programmation culturelle et les dépenses de fonctionnement, 453 millions de francs pour les investissements - serait également temps de lever les interrogations et imprécisions financières.
En conséquence, madame le ministre de la culture et de la communication, il me semble opportun que, afin de donner toutes ses chances à cette formidable aventure, soient apportées des précisions propres à apaiser les inquiétudes de nombreux habitantes et habitants du Nord - Pas-de-Calais. (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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Réponse du ministère : Culture publiée le 08/06/2001

Réponse apportée en séance publique le 07/06/2001

Mme Catherine Tasca, ministre de la culture et de la communication. Monsieur le sénateur, la désignation de Lille comme capitale européenne de la culture pour 2004, en compagnie de la ville de Gênes, est une reconnaissance du rôle et de l'importance de la capitale des Flandres au sein de l'espace nord-européen.
C'est aussi, comme vous l'avez souligné, une reconnaissance du choix politique fait depuis longtemps par la ville, d'abord avec M. Pierre Mauroy, puis avec Mme Martine Aubry, et l'ensemble de la région du Nord - Pas-de-Calais à travers leur implication volontariste dans le domaine culturel.
Depuis janvier 2000, l'association Lille horizon 2004, qui regroupe les diverses collectivités publiques mais aussi des chefs d'entreprise et de nombreux représentants du monde artistique, est chargée de bâtir une programmation sous la direction d'un commissaire général de la manifestation, M. Didier Fusillier.
Le ministère de la culture a soutenu la mise en place de cette association par une subvention de 700 000 francs et d'ores et déjà annoncé une participation de 40 millions de francs au titre des monuments historiques.
Le budget de fonctionnement, qui inclut la programmation culturelle, s'élève à 483 millions de francs, et l'ensemble des ministères sont sollicités à hauteur de 75 millions de francs.
Pour leur part, mes services se sont pleinement investis dans le suivi de l'opération. La finalisation de la programmation culturelle est en cours, en liaison étroite avec les élus de la ville, de la métropole et de la région, afin de fixer très prochainement la contribution de mon ministère à ce budget.
Je suis convaincue que « Lille, capitale européenne de la culture » bénéficiera à tous les habitants du Nord - Pas-de-Calais. Déjà, d'ailleurs, l'implication de l'ensemble des acteurs culturels de la région témoigne du rôle fédérateur de cette manifestation, qui ne se limitera pas, bien sûr, à la seule ville de Lille et qui jouera, j'en suis sûre, comme vous le souhaitez, un rôle de levier pour l'aménagement culturel de l'ensemble du territoire régional. (Applaudissements sur les travées socialistes.)

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