Question de M. RINCHET Roger (Savoie - SOC) publiée le 21/06/2001

M. Roger Rinchet appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le nombre croissant d'accidents de voitures provoqués par l'usage du téléphone portable au volant. Alors que le nombre de téléphones portables se monte aujourd'hui à environ 20 millions d'unités en France, toutes les études récentes établies dans des pays voisins montrent l'existence d'un lien direct entre le fait de téléphoner en conduisant et le risque d'accident qui serait multiplié par quatre, voire six en début de communication. Il apparaît en effet qu'outre le fait de lâcher son volant d'une main pendant la durée de la communication, l'attention portée à la conduite au cours d'une conversation téléphonique diminue considérablement, le temps de réaction du conducteur étant par ailleurs significativement augmenté. Or, le nouveau code de la route qui vient d'entrer en application ne fait nulle mention de l'usage du téléphone portable en voiture. Si l'article R. 3-1 du code de la route précise que tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter toute manoeuvre qui lui incombe, cette disposition semble trop générale et n'est en rien considérée par les conducteurs comme une interdiction de téléphoner au volant. Il semble donc nécessaire de préciser cette interdiction dans le code de la route. Il lui demande en conséquence de bien vouloir lui indiquer quelles sont ses intentions dans ce domaine.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 23/08/2001

Avec plus de 30 millions d'appareils en France au 1er janvier 2001, le radiotéléphone ou téléphone portable est un véritable phénomène de société. L'utilisation de plus en plus fréquente du téléphone portable en tous lieux et à tout moment et, notamment dans les véhicules en mouvement, nécessite d'être maîtrisée et, en cas de besoin, sanctionnée, lorsque le comportement des conducteurs met en cause leur sécurité et celle des autres usagers de la route. La garde des sceaux, ministre de la justice, à l'issue de la concertation interminstérielle que la déléguée interministérielle à la sécurité routière a été amenée à entreprendre, a adressé aux parquets le 2 décembre 1999, une circulaire qui leur rappelle que si le droit pénal actuel n'incrimine pas spécifiquement le fait d'utiliser un téléphone portable lors de la conduite d'un véhicule automobile, le code de la route exige que tout conducteur se tienne constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent. Cette disposition de portée générale a donc vocation à s'appliquer à tous les comportements susceptibles d'affecter la vigilance des conducteurs et, notamment, à l'utilisation du téléphone portable lors de la conduite. En application des dispositions de l'actuel article R. 412-6 du code de la route, cette infraction est sanctionnée d'une contravention de 2e classe dont le montant maximum est de 1 000 francs (230 francs en cas d'application de l'amende forfaitaire), et l'immobilisation du véhicule peut être prescrite. Les parquets ont été invités à sensibiliser les agents verbalisateurs sur le sujet dans le cadre de l'exercice de leur pouvoir de direction et de contrôle de l'activité de police judiciaire en matière de lutte contre l'insécurité routière. Le 30 décembre 1999, la déléguée interministérielle à la sécurité routière a demandé aux préfets de s'associer à cette démarche, dans le cadre de leurs attributions et, notamment, à la communication qui devra en être faite localement. Fin février 2000, une campagne de communication (radio, affichettes et articles de presse) a été lancée en partenariat avec les trois principaux opérateurs de téléphonie. Elle a délivré un message simple et sans ambiguïté, avec comme slogan : " Faites la pause portable ". En précisant : " Quand l'oreille est au téléphone, l'oeil n'est pas toujours à la route ", la campagne a visé à inciter chaque possesseur de portable à respecter les règles de sécurité et à démontrer qu'il existe des solutions, comme celles de s'arrêter ou de laisser son portable sur messagerie vocale. Parallèlement, les opérateurs ont relayé cette campagne de sensibilisation dans les documents d'information adressés à leurs abonnés et sous forme d'affichettes qui ont été apposées dans les lieux publics. Enfin, il est envisagé de communiquer à nouveau sur ce thème lors de la semaine de la sécurité routière qui se déroulera du 20 au 28 octobre 2001. Cette sensibilisation des conducteurs, liée à la répression citée plus haut, devrait permettre d'aboutir à une plus grande sécurité routière dans ce domaine sans qu'il soit nécessaire d'édicter une interdiction spécifique au demeurant difficile à énoncer de manière non équivoque, compte tenu de la multiplicité des modes et usages des moyens de télécommunications mobiles,

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