Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 21/06/2001

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre de la recherche quant au devenir de la recherche sur les sciences de la vie en France. Les sciences de la vie constituent un enjeu majeur de société, elles sont une priorité nationale. Nos concitoyens - et c'est une demande forte - souhaitent que les connaissances, les recherches sur les sciences du vivant se développent pour mieux répondre aux besoins de santé et mieux maîtriser les problèmes de sécurité alimentaire. Alors que nous ne sommes qu'au balbutiement des connaissances dans ce domaine et qu'il est indispensable d'investir en recherche de manière durable, Aventis, entreprise nationale et première entreprise européenne des sciences de la vie, décide - au nom de la rentabilité financière et après un an de réelle existence - de sacrifier cette recherche. Le directeur des recherches Aventis Pharma en France a déclaré dans Les Echos du 28 mai dernier qu'il envisageait d'externaliser l'ensemble de la recherche jusqu'au développement clinique. Les choix de ses dirigeants vont à l'encontre des besoins des populations en pleine période de crise (OGM, ESB, fièvre aphteuse...). Ils réduisent à néant les coopérations utiles et indispensables entre santé humaine, animale et végétale. De plus, par ces abandons, la direction d'Aventis handicape gravement les coopérations entre recherche publique et recherche privée et les débouchés pour les jeunes chercheurs et travailleurs scientifiques. Cette stratégie compromet l'avenir du potentiel scientifique et industriel français dans les sciences de la vie, alors qu'il est considéré par les dirigeants d'Aventis eux-mêmes comme extrêmement performant. Ainsi, à Romainville en Seine-Saint-Denis, après avoir fait quasiment disparaître les activités tertiaires, le projet de séparation de l'activité production de l'activité recherche et la restructuration de l'activité recherche autour du seul domaine des anti-infectieux fragilisera encore davantage ce site. L'Etat, responsable de la santé publique, se doit de préserver et développer les capacités de recherche dans notre pays, qu'elles soient publiques ou privées. A ce titre, elle lui demande : d'intervenir auprès d'Aventis pour que le potentiel de recherche et d'innovation soit maintenu, pour que le développement des procédés chimiques sur le site de Décines soit préservé, pour que les recherches fongicides restent sur le site de La Dargoire et pour qu'enfin les recherches sur les maladies de l'os à Romainville et sur la thérapie génique à Vitry ne soient pas abandonnées ; d'instituer un comité de pilotage, constitué notamment de chercheurs extérieurs aux groupes pharmaceutiques, ayant un pouvoir de décision sur l'abandon ou non d'une recherche ; d'examiner la possibilité, lorqu'une recherche sur une molécule est abandonnée par le secteur privé, alors que chacun constate qu'elle est essentielle, que la recherche publique puisse la reprendre, la développer et la commercialiser.

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La question est caduque

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