Question de Mme OLIN Nelly (Val-d'Oise - RPR) publiée le 15/11/2001

Mme Nelly Olin attire l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports sur la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001, relative aux lois de finances et qui prévoit l'abrogation de l'ordonnance n° 59-2 du 2 janvier 1959 dans la future loi de finances pour 2005. A sa création par la loi de finances de 1979, le Fonds national pour le développement du sport (FNDS) a été affecté sur un compte du Trésor, l'abrogation de l'ordonnance du 2 janvier 1959 entraîne la suppression du FNDS sous sa forme actuelle dès le 1er janvier 2005. Le mouvement sportif est très attaché au principe de la gestion partagée du FNDS tant au niveau national que régional ou départemental. Cette gestion partagée garantit une bonne utilisation des crédits et est un exemple de démocratie participative. Les dirigeants sportifs craignent que l'intégration dans le budget général des recettes affectées actuellement au FNDS entraîne une diminution des moyens pour le développement du sport et la suppression de la gestion paritaire de ces moyens. Ils verraient dans ce revirement une forte dévalorisation de leur engagement bénévole et une mise sous tutelle qui serait de nature à rompre le partenariat entre l'Etat et le mouvement sportif. Aussi, elle lui demande qu'à compter de la loi de finances pour 2005, les recettes actuellement affectées au FNDS soient clairement identifiées dans le budget général du ministère et portées sur un compte d'affectation spéciale et que soient confirmées les modalités d'une gestion paritaire de ces crédits.

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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 02/05/2002

Mme la ministre de la jeunesse et des sports a été destinataire d'une motion exprimant des inquiétudes sur l'avenir du Fonds national de développement du sport (FNDS), émanant du Conseil national des comités régionaux olympiques et sportifs (CROS) et des comités départementaux olympiques et sportifs (CDOS). Cette motion lui a été directement communiquée par les représentants du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à l'occasion de la tenue, le 10 octobre dernier, du conseil de gestion du FNDS. Contrairement aux craintes du mouvement sportif, le FNDS, en tant que tel, n'est pas " abrogé ", puisque la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001, relative aux lois de finances (LOLF), maintient l'existence des comptes d'affectation spéciale. En revanche, il est exact que l'article 21 de ce texte dispose que les recettes des comptes d'affectation spéciale sont " par nature en relation directe avec les dépenses concernées ", ce qui n'est que partiellement le cas pour le FNDS (essentiellement à hauteur des 22,87 millions d'euros, soit 150 millions de francs, de la taxe de 5 % sur les droits de retransmission audiovisuelle des spectacles sportifs, qui avait été proposée au Parlement). Il est donc certain que, si les choses restent en l'état, l'abrogation de l'ordonnance du 2 janvier 1959 à compter du 1er janvier 2005 privera de base juridique l'essentiel des ressources du FNDS, qui provient du prélèvement sur les enjeux de la Française des Jeux. Une réponse juridiquement recevable pourrait être l'inscription de ces crédits dans le budget général du ministère de la jeunesse et des sports. Si cette solution est retenue, il faudrait s'assurer préalablement qu'un tel changement de statut permette le suivi en gestion des crédits ainsi " budgétisés " compte tenu des nouvelles règles posées par la LOLF (fongibilité des crédits entre titres, limitation des reports). De son côté, le mouvement sportif, comme le président du Comité national olympique et sportif français vient à nouveau d'en faire part à Mme la ministre de la jeunesse et des sports, souhaite le maintien du FNDS sous sa forme actuelle de compte d'affectation spéciale. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, et Florence Parly, secrétaire d'Etat au budget, ont été informés de cette demande. En tout état de cause, ainsi que cela a été indiqué devant le Parlement au cours du débat budgétaire, Mme la ministre considère que le principe de la gestion paritaire des crédits du FNDS entre l'Etat et le mouvement sportif, y compris au niveau déconcentré, peut et doit être maintenu, quel que soit le cadre juridique retenu. Les services du ministère de la jeunesse et des sports et ceux de la direction du budget, en concertation avec le mouvement sportif, vont travailler ensemble à dessiner la forme juridique que pourra prendre, à l'avenir, le FNDS, de façon à lever toutes les inquiétudes. Il n'y aurait que des avantages à ce que les assemblées soient tenues informées de leurs travaux.

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