Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 15/11/2001

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre délégué à la santé les mesures prises courant novembre par le gouvernement allemand face à la menace d'une attaque bioterroriste, se procurant 6 millions de vaccins contre la variole. La France a-t-elle évalué ce type d'attaque ? Dans l'affirmative, quelles sont les mesures qu'elle compte prendre pour y faire face ?

- page 3615


Réponse du ministère : Santé publiée le 04/04/2002

Dans le cadre de l'utilisation potentielle d'armes biologiques, tous les pays sont confrontés à la menace représentée par le virus de la variole. A la suite de l'éradication de la maladie certifiée par l'Organisation mondiale de la santé, tous les Etats ont cessé la vaccination contre la variole dans les années 80. En France, le ministère chargé de la santé a, dès le mois d'octobre 2001, demandé un débat au niveau européen et saisi le Comité technique des vaccinations. Celui-ci a recommandé, dans son avis du 5 novembre 2001, approuvé par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France, d'élaborer des stratégies de vaccination progressives en fonction de l'évaluation de la menace. L'avis du 16 novembre 2001 du Conseil supérieur d'hygiène publique de France a proposé la mise en place d'équipes dédiées à prendre en charge un cas éventuel et à pratiquer la vaccination concentrique autour de ce cas. L'Organisation mondiale de la santé s'est également prononcée le 26 octobre 2001 pour une vaccination sélective des seules personnes pour lesquelles on soupçonne une exposition à la variole. Les Centers for Disease Control d'Atlanta ont également adopté cette stratégie dans leur plan de réponse à la variole rendu public le 26 novembre 2001. La France dispose de près de cinq millions de doses de vaccins contre la variole et vient d'en commander trois autres millions, qui, comme les vaccins détenus par quelques autres pays, ont été produits à partir du virus de la vaccine et induisent des effets secondaires parfois sévères. En l'absence de cas de variole, les risques liés aux vaccins sont estimés supérieurs aux bénéfices attendus. L'objectif aujourd'hui est de s'orienter vers le développement et la production de nouveaux vaccins qui seraient caractérisés par un profil de tolérance amélioré, ce qui permettrait d'envisager, le cas échéant, une vaccination large de la population. Une coopération européenne, voire internationale, est en cours de mise en place afin d'identifier des mécanismes de collaboration en matière de recherche, de développement et de validation. La France a insisté en ce sens à l'occasion de toutes les différentes réunions qui se sont tenues depuis octobre 2001 au niveau international.

- page 986

Page mise à jour le