Question de M. MARINI Philippe (Oise - RPR) publiée le 27/12/2001

M. Philippe Marini appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants, sur l'idée d'instaurer une journée nationale de la Résistance dans l'enseignement primaire et secondaire. En raison du développement de l'intolérance, du racisme et de la violence, l'instruction civique et les " initiatives citoyennes " doivent être renforcées pour combattre le développement de ces fléaux. L'instauration d'une journée nationale de la Résistance ouverte à toutes les classes de l'enseignement primaire et secondaire permettrait de sensibiliser l'ensemble des enfants à des valeurs essentielles. Une date semble s'imposer : celle du 27 mai ou la journée scolaire la plus proche. En effet, le 27 mai 1943, tous les mouvements de Résistance, tous les partis politiques, des partis de gauche aux partis de droite, les deux centrales syndicales de l'époque, se réunissent autour de Jean Moulin. Ils créent le Conseil national de la Résistance. La formation de notre jeunesse à l'histoire patriotique et civique de cette Résistance est une nécessité qui nous concerne tous. En conséquence, il lui demande s'il envisage d'instituer cette journée de commémoration.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 14/02/2002

Le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants est très sensible à la conservation de la mémoire de la Résistance pendant le second conflit mondial, qui constitue une des composantes structurantes de l'histoire collective de la France. L'intérêt du Gouvernement s'est manifesté par son soutien à la Fondation de la Résistance. Il s'est concrétisé par l'achat, par le ministère de la défense, de nouveaux locaux dans un immeuble, boulevard des Invalides à Paris, dont l'inauguration doit intervenir au début de l'année 2002, et par l'augmentation de la dotation de la fondation. Des associations souhaitent que soit institutionnalisée la date du 27 mai comme date unique de commémoration. Certes, la Résistance n'est pas née en 1943, puisque dès juin 1940 des Français ont refusé de se résigner à la défaite, le général de Gaulle à Londres, Jean Moulin à Chartres et bien d'autres encore ont pris alors des initiatives, qui se sont progressivement étendues et fédérées. Il n'en reste pas moins que la date du 27 mai 1943 est chargée de symbole puisque ce jour a été créé le Conseil national de la Résistance sous l'impulsion de Jean Moulin, qui regroupait huit grands mouvements (Combat, Libération, Francs-Tireurs, Front national, OCM, Ceux de la Résistance, Ceux de la Libération et Libération-Nord), six partis politiques (Parti communiste, SFIO, Parti radical, Alliance démocratique, Fédération républicaine et Démocrates populaires) et deux syndicats (CGT, CFDT). Le secrétaire d'Etat est favorable à l'institutionnalisation d'une journée de commémoration spécifique de la Résistance, mais plutôt que de procéder par voie législative pour instituer une journée non chômée, il conviendrait d'approfondir la politique suivie jusqu'à ce jour en direction des établissements d'enseignement primaire et secondaire, qui consiste à faire étudier des textes incarnant les valeurs de la République. Le 27 mai devrait être une journée pédagogique, la " Journée de l'esprit de résistance " consacrée à une réflexion sur la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et instituée en liaison avec le ministère de l'éducation nationale, afin de favoriser le lien intergénérationnel entre les témoins-acteurs de la Résistance, tant qu'ils sont encore vivants, et les jeunes concitoyens. Il est en effet indispensable de donner en exemple à la jeunesse l'engagement de ces femmes et de ces hommes au service des valeurs de la nation, de la République, de la démocratie et des droits de l'homme contre la barbarie nazie, dans un contexte particulièrement tragique de l'histoire nationale.

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