Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE-R) publiée le 14/02/2002

M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la situation toujours plus préoccupante du transport aérien à destination des Antilles-Guyane, et plus précisément de la Martinique. Depuis trois ans, le rapport qualité-prix n'a cessé de se dégrader en dépit d'une augmentation substantielle des tarifs et du taux de remplissage des avions, ce dernier dépassant aujourd'hui les 80 %. A ce jour, seules trois compagnies aériennes assurent les liaisons entre la métropole et les départements d'outre-mer : Corsair, Air France et Air Lib, dont on connaît les difficultés croissantes. Ces deux dernières compagnies partageant leurs numéros de vol et pratiquant de ce fait la même politique tarifaire, l'on peut d'ailleurs considérer qu'un duopole s'est mis en place, avec Air France et Air Lib d'un côté, Nouvelles Frontières de l'autre. Les ressortissants des départements d'outre-mer représentent une part très importante de la clientèle. Et nous savons - le rapport, de septembre 2001, sur la desserte aérienne et l'activité touristique des départements d'outre-mer et de Mayotte, transmis par votre ministère et les secrétariats d'Etat au tourisme et à l'outre-mer, l'a confirmé - que les clientèles dites " visite-famille-relations " (VFR) sont, pour employer les termes mêmes de ce rapport, " plus aptes à payer plus cher que les touristes qui peuvent aisément s'orienter vers d'autres destinations ". Il est donc reconnu et admis que ce sont les " VFR " qui permettent aux compagnies d'amortir les pertes occasionnées par les bas tarifs proposés en période creuse. La pratique du yield management permet en effet d'abaisser les tarifs durant les périodes creuses, alors qu'elle accroît les difficultés en période pleine : pour ces intervalles, non seulement les tarifs sont élevés, mais il est extrêmement difficile de se procurer des places aux dates souhaitées. Outre les conséquences négatives qu'ils engendrent pour le tourisme, le déplacement des hommes d'affaires et le fret aérien, les tarifs pratiqués sont particulièrement préjudiciables aux ressortissants des DOM qui souhaitent légitimement pouvoir se rapprocher régulièrement de leur famille résidant dans ces départements. Il est aujourd'hui indispensable, si l'on ne veut pas nuire gravement à l'économie des ces régions ultrapériphériques, d'envisager une nouvelle politique de transport basée sur le principe de continuité territoriale. Il lui demande donc s'il pourrait d'ores et déjà oeuvrer à la mise en place d'un système tarifaire préférentiel pour les ressortissants des départements d'outre-mer, qui doivent à l'heure actuelle payer au prix fort les séjours effectués auprès des leurs. D'autre part, il insiste sur la situation pour le moins inquiétante de la compagnie Air Lib, qui nécessite une prise de position claire du Gouvernement et un soutien financier similaire à celui dont la compagnie Air France a bénéficié il y a quelques années. Si en effet aucune disposition budgétaire n'est prise rapidement, cette compagnie semble vouée à la disparition, ce qui aboutirait à une diminution, déjà amorcée du reste, du trafic aérien en direction des Antilles - Guyane.

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Erratum : JO du 21/02/2002 p.585


La question est caduque

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