Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 04/07/2002

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'article paru à la page 12 du quotidien Le Figaro du 12 juin 2002 sous le titre Sécurité sanitaire ; Les dangers du piercing dans lequel il est indiqué que " le piercing comme le tatouage se pratiquent de plus en plus souvent en France, mais dans un cadre qui n'est pas organisé, sans réglementation, ni norme. Par ailleurs peu d'études spécifiques ont été effectuées sur le sujet ". Il le remercie de bien vouloir lui indiquer les mesures envisagées par son ministère pour remédier aux dangers de ces pratiques.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 12/09/2002

Le perçage et le tatouage sont des pratiques qui connaissent un développement important depuis quelques années. Les principales complications de ces actes sont essentiellement infectieuses, même si des délabrements tissulaires peuvent être observés, essentiellement causés par le perçage du pavillon auriculaire. Les complications infectieuses sont, en premier lieu, des surinfections des zones tatouées ou percées. En termes de cause, il est difficile de faire la part de responsabilité entre le geste lui-même, qui ne s'exécuterait pas dans le respect des règles d'hygiène et d'asepsie normales, d'une part, et, d'autre part, la négligence lors des soins à entreprendre par le bénéficiaire entre le moment de l'exécution de l'acte et la cicatrisation complète qui, pour certains perçages, peut prendre plusieurs mois. En second lieu, les complications infectieuses concernent la transmission de maladies virales par voie hématogène. Il s'agit des virus des hépatites B (VHB) et C (VHC) et, peut-être, du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Ce risque potentiel de contamination par virus hématogène et l'existence certaine des infections locales ont conduit le ministère en charge de la santé à prendre diverses mesures pour remédier aux dangers de ces pratiques. En premier lieu, des campagnes d'information et de sensibilisation sont menées, dans le cadre du programme national hépatites virales, en direction des opérateurs et des clients. En mai 2001, une campagne radio, consacrée spécifiquement aux risques du perçage et du tatouage, a été diffusée en direction des jeunes et un dépliant d'information a été diffusé auprès de tatoueurs-perceurs. Il sera repris en 2002 et diffusé plus largement auprès des utilisateurs. En 2002, une campagne d'incitation au dépistage de l'hépatite C destinée au grand public et au public jeune se déroule en deux vagues, la première ayant lieu du 25 août au 25 septembre. Le plan média de cette nouvelle campagne radio devrait permettre de couvrir 70 % de la population concernée. Sur les six annonces radios qui constituent cette nouvelle campagne, deux sont consacrées aux thèmes tatouage et perçage. De plus, un dépliant d'information sur les risques infectieux a été réalisé et distribué auprès des bijoutiers et esthéticiennes. Par ailleurs, une réglementation de ces pratiques en ce qui concerne les règles d'hygiène et d'asepsie pour la réalisation de ces actes ainsi que l'information des clients est à l'étude. La mise en place de cette réglementation doit tenir compte de l'absence d'organisation représentative des personnes pratiquant ces actes. Un projet de réglementation fixant les règles d'hygiène et d'asepsie ainsi que le contenu de l'information à donner aux clients est à l'étude. Un guide de bonnes pratiques sera diffusé auprès des opérateurs dès publication de cette réglementation.

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