Question de M. BILLARD Joël (Eure-et-Loir - RI) publiée le 11/07/2002

M. Joël Billard attire l'attention de Mme la ministre de la défense sur les graves conséquences de la mise en oeuvre du décret du 13 juillet 2000, instituant une indemnisation en faveur des orphelins dont les parents ont été victimes des persécutions antisémites. Si cette mesure est excellente, elle se limite toutefois, aux seuls enfants des déportés juifs, et crée donc une discrimination choquante par rapport à tous les autres déportés morts pour la France. Il lui demande donc si le champ d'application de ce décret pourrait être élargi afin de prendre en compte la situation de tous les orphelins de parents morts en déportation et victimes de persécutions des nazis en raison de leur race ou de leurs opinions ou en raison d'actions de courage et de dévouement pendant la guerre de 39/45. Si une telle mesure était prise par le Gouvernement, elle réparerait une grande injustice et honorerait son devoir de mémoire.

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Transmise au Secrétariat d'Etat aux anciens combattants


Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 12/09/2002

Comme le souligne l'honorable parlementaire, le décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 a institué une mesure de réparation destinée aux personnes dont la mère ou le père a été déporté à partir de la France dans le cadre des persécutions antisémites durant l'Occupation et a trouvé la mort en déportation alors qu'elles étaient encore mineures. Ces dispositions s'inscrivent dans le cadre de la mission présidée par M. Jean Matteoli que le Gouvernement d'alors a entendu suivre en prenant en compte, parmi l'ensemble des personnes ayant souffert des actes commis durant l'Occupation, la situation particulière de celles et de ceux ayant perdu leurs parents du fait d'une politique d'extermination qui avait un caractère systématique, visait toute personne, indépendamment de ses choix et de ses engagements, du seul fait qu'elle était juive, et s'étendait même aux enfants. Le caractère particulier de ces persécutions a d'ailleurs été reconnu par le Conseil d'Etat dans une décision du 6 avril 2001. Les pouvoirs publics ne sauraient cependant rester indifférents à la situation des autres catégories d'orphelins de la déportation, qu'il s'agisse des enfants de déportés résistants ou de déportés politiques, non visés par le dispositif spécifique institué par le décret précité du 13 juillet 2000. C'est pourquoi l'administration s'attache à réunir les éléments d'appréciation qui permettront au Gouvernement de définir les dispositions susceptibles d'être arrêtées dans ce domaine où les considérations d'équité doivent naturellement trouver toute leur part.

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