Question de M. RINCHET Roger (Savoie - SOC) publiée le 08/08/2002

M. Roger Rinchet appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur le problème de la prise en charge des postes d'auxiliaires de vie scolaire indispensables à l'intégration scolaire des enfants handicapés. Il apparaît en effet que dans certains départements, comme la Savoie, les auxiliaires de vie scolaire dont la gestion a été confiée par le conseil général à l'association d'aide à domicile en milieu rural, soient en partie rémunérés sur des fonds provenant de l'allocation d'éducation spécialisée accordés par une commission présidée la DDASS et l'inspection académique. Or ce financement semble devoir être remis en causé puisque lors de la journée nationale des CDES (commissions départementales de l'éducation spéciale) du 17 juin sur la réforme des compléments d'AES, le ministère de l'éducation nationale a réaffirmé le principe de la gratuité de l'enseignement et s'est opposé à toute utilisation d'un complément d'AES pour financer l'intervention d'auxiliaires de vie scolaire. Si l'on peut comprendre sur son principe cette position, il apparaît qu'elle laisse dans un flou inquiétant les organismes ou associations chargés de la gestion des auxiliaires de vie scolaire quant au financement de ces postes. Au moment où le Président de la République a fait de l'intégration des personnes handicapées une grande cause nationale, il lui demande les décisions qu'il pourrait être amené à prendre pour favoriser l'indispensable scolarisation des enfants handicapés.

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Transmise au Secrétariat d'Etat aux personnes handicapées


Réponse du Secrétariat d'Etat aux personnes handicapées publiée le 11/09/2003

L'article L. 112-1 du code de l'action sociale et des familles, dans sa rédaction issue de l'article 4 de la loi du 30 juin 1975 d'orientation en faveur des personnes handicapées, pose le principe de l'obligation éducative pour les enfants et adolescents handicapés qui reçoivent soit une éducation ordinaire, soit une éducation spéciale, en fonction des besoins particuliers de chacun d'eux. L'intégration scolaire des enfants et adolescents a fortement progressé grâce à la mise en place et au développement des services d'éducation spéciale et de soins à domicile, à la mise à disposition de matériels pédagogiques adaptés et, plus récemment, d'auxiliaires de vie scolaire. Par ailleurs, dans le cadre du plan quinquennal en faveur de l'intégration des élèves handicapés annoncé en 2003, le Gouvernement prévoit la mise en oeuvre des projets d'accueil individualisé qui permettra une scolarité aménagée dans les établissements, la sensibilisation à cette situation par des modules de formation continue et spécialisée pour les enseignants du primaire et du secondaire, l'ouverture de 1 000 unités pédagogiques d'intégration au cours des cinq années à venir et, enfin, le développement massif des aides à l'intégration scolaire. S'agissant plus spécifiquement de l'accompagnement des enfants handicapés scolarisés grâce à la présence d'auxiliaires d'intégration gérés dans la majorité des cas par des associations, ou des aides éducateurs gérés par l'Éducation nationale, et conscient de l'inégalité qui a pu s'installer dans les différents départements, le Gouvernement a souhaité qu'à terme le dispositif, regroupé sous un terme générique d'" auxiliaire de vie scolaire ", soit de la responsabilité de l'Éducation nationale. Les dispositions législatives votées en avril 2003 concernent les assistants d'éducation, les décrets et circulaires d'application prévoient des dispositions spécifiques concernant les assistants d'éducation qui exercent des missions d'auxiliaire de vie scolaire, soit en intégration collective (classes d'intégration scolaire - CLIS - dans le primaire, ou unités pédagogiques d'intégration - UPI - dans le secondaire). Afin de faciliter l'organisation d'un véritable service d'auxiliaire de vie scolaire, le recrutement est effectué par l'inspection d'académie. Enfin, la place des associations qui ont contribué à développer de tels services est reconnue, en leur demandant de contribuer à l'organisation des services et à la formation des personnels. Dès la rentrée scolaire 2003, 6 000 assistants d'éducation seront ainsi spécifiquement dédiés à l'intégration scolaire des enfants et adolescents handicapés. Par ailleurs, le projet de loi relatif aux personnes handicapées en cours d'élaboration comportera un volet essentiel consacré notamment au renforcement de la scolarisation des enfants handicapés de la petite enfance à l'enseignement supérieur mais aussi à la formation professionnelle. Parallèlement, le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a constitué une commission spécialement consacrée à la question de l'éducation et de la scolarisation afin de permettre aux associations de participer à ces travaux. Chacun s'accorde sur le principe d'une obligation de scolarisation. Il doit cependant être expertisé car sa mise en oeuvre doit être organisée avec la souplesse nécessaire pour répondre au mieux aux besoins des enfants et aux attentes des familles.

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