Question de M. BÉCOT Michel (Deux-Sèvres - UC) publiée le 19/09/2002

M. Michel Bécot attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur les inquiétudes exprimées par les producteurs de céréales, les coopératives et les négociants en céréales. Ces derniers dénoncent la gestion du marché des céréales par la Commission européenne qui se traduit par un abandon de la préférence communautaire. Ainsi, le prix du blé payé aux producteurs français sera inférieur de 20 % par rapport à l'année 2001 (91,5 euros/tonne en 2002 au lieu de 109 euros/tonne en 2001). Depuis plus de dix mois, des céréales en provenance d'Ukraine et de Russie entrent sur le marché européen, à des prix inférieurs de 30 euros par tonne, du fait de la non-application des droits de douane pourtant autorisés par l'accord de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de 1994. Les producteurs de céréales, les coopératives et les négociants en céréales demandent que les droits de douane sur les importations de la mer Noire soient donc relevés. Il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il entend proposer afin de remédier à cette situation.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales publiée le 19/06/2003

Face au déferlement des importations de céréales à bas prix en provenance de la mer Noire, qui sont passées de 2,5 millions de tonnes à 10 millions de tonnes en 3 ans, le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales, dès le mois de mai 2002, a demandé à la Commission européenne des mesures d'urgence pour renforcer la protection communautaire et rétablir l'équilibre du marché. Refusant de recourir aux solutions techniques proposées par la France pour adapter les modalités de calcul des droits, la Commission a finalement engagé des discussions dans le cadre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) avec un mandat du conseil des ministres de l'agriculture. Le nouveau dispositif défini à l'issue de ces discussions a été soumis à l'approbation du conseil des ministres de l'agriculture de décembre 2002. Un contingent tarifaire pour l'importation de blé tendre de moyenne et basse qualité d'un niveau de 2 981 600 tonnes est établi auquel est appliqué un droit de 12 euros/tonnes. Pour l'orge, deux contingents minimes sont institués (contingent de 50 000 tonnes d'orge de brasserie - avec un droit de douane de 8 euros/t - et de 300 000 tonnes de mouture à 16 euros/t de droit). Au-delà des quantités importées dans le cadre de ces deux contingents, le droit appliqué sera très protecteur (95 euros/t pour le blé tendre de moyenne et basse qualité et 93 euros/t pour l'orge). Le régime d'importation du blé tendre de qualité haute et du blé dur est inchangé. Il en va de même pour le maïs. Cette mise en place des contingents vise à encadrer les importations de blé tendre de moyenne et basse qualité, sources de déstabilisation du marché communautaire, et contribue donc à corriger les dysfonctionnements du régime de protection aux frontières. Sa mise en oeuvre rapide, depuis le 1er janvier 2003, permet de limiter le flux d'importation et contribue à stabiliser le marché communautaire des céréales.

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