Question de M. GOUTEYRON Adrien (Haute-Loire - UMP) publiée le 23/01/2003

M. Adrien Gouteyron attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur le grave problème des nuisances sonores. Il lui rappelle que les " pollutions sonores " représentent, selon un récent sondage, la première cause de nuisance pour 54 % de nos compatriotes ; 100 000 plaintes sont déposées chaque année à cause du bruit. Il lui rappelle également que cette incivilité majeure, qui constitue une atteinte à l'intégrité corporelle de ceux qui en sont victimes, touche en priorité les plus vulnérables : non seulement les plus démunis de nos concitoyens mais aussi les gens âgés, les malades, les femmes seules. Le non-respect d'autrui au travers de l'agression sonore est un symptôme d'une dégradation du lien social. Il lui demande donc comment elle entend lutter contre ce fléau et si, notamment, elle envisage une vaste campagne destinée à sensibiliser nos compatriotes à ce sujet.

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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 27/02/2003

La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative aux nuisances sonores. L'excès de bruit constitue l'une des principales causes des troubles de voisinage que subissent les citoyens et il figure à ce titre, de manière constante, au nombre de leurs préoccupations majeures. Pour être efficace, la politique de lutte contre les nuisances sonores, d'une manière générale, et contre les bruits de voisinage, en particulier, doit être à la fois dissuasive et éducative. En application de la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992, l'article R. 48-2 du code de la santé publique dispose que toute personne qui aura été à l'origine (par elle-même ou par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose ou d'un animal placé sous sa responsabilité) d'un bruit de nature à porter atteinte à la tranquillité du voisinage est passible d'une contravention de 3e classe. Il prévoit également une peine complémentaire de confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction. L'article R. 48-3 du code de la santé publique punit de la même peine toute personne à l'origine d'une nuisance sonore anormale du voisinage à l'occasion de l'exercice d'une activité professionnelle, culturelle ou sportive. Le constat de ces infractions, effectué sans mesure acoustique dans le cadre de l'article R. 48-2 ou avec une telle mesure pour les nuisances visées par l'article R. 48-3, relève de la compétence des maires. Un important effort de formation des agents habilités à relever et à sanctionner ce type d'infractions a été entrepris, notamment par les centres de formation des personnels territoriaux. Une valise pédagogique, réalisée en collaboration avec les services du ministère de l'écologie et du développement durable, a permis une harmonisation des formations dispensées. Les bruits de voisinage sont dans la majorité des cas la conséquence d'un comportement incivique des fauteurs de troubles. La lutte contre ce type de pollution doit donc nécessairement comprendre, à coté du volet répressif sus-évoqué, un volet de sensibilisation et d'information permettant à la fois d'éduquer le citoyen à la qualité de l'environnement sonore, de le sensibiliser dès le plus jeune âge au bruit et de lui apporter des éléments pertinents de connaissance sur ses droits et sur ses devoirs en la matière. Dans ce cadre, le ministère de l'écologie et du développement durable a réalisé et diffuse deux plaquettes " grand public " concernant le bruit occasionné par les particuliers et celui résultant des activités. Elles seront prochainement complétées par une information sur des thématiques telles que le bruit des deux-roues, les lieux musicaux, le bruit des logements ainsi que par un guide à l'usage des maires leur donnant les informations utiles en matière de gestion du bruit des transports. S'agissant de l'idée d'une campagne nationale d'information sur le bruit permettant de sensibiliser les citoyens à cette forme de pollution, la ministre proposera au Premier ministre de désigner la lutte contre le bruit comme l'une des prochaines " grandes causes nationales ".

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