Question de Mme BLANDIN Marie-Christine (Nord - SOC-R) publiée le 23/01/2003

Mme Marie-Christine Blandin souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants sur l'importance de l'instauration d'une journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Le 29 janvier 2002, l'Assemblée Nationale a adopté, à la demande de nombreuses associations et notamment de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), une proposition de loi visant à instituer la date du 19 mars, en journée nationale (ni chômée ni fériée) du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Le 19 mars, jour anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, constitue la seule date qui semble aujourd'hui recueillir l'assentiment d'une fraction suffisamment large du monde combattant. Bien qu'elle ne marque pas la fin des exactions, la date du 19 mars 1962 apparaît en effet comme la date la plus opportune pour rendre hommage à toutes les victimes de cette guerre. Pour les appelés du contingent, cette date signifie la fin des combats, le retour en métropole auprès de sa famille. Pour les rapatriés, le 19 mars ouvre une période de déchirement, l'obligation de quitter sa terre natale et ses racines. Enfin, pour nombre de harkis, le 19 mars a été vécu sur le mode tragique de l'abandon d'un Etat qui les avait sollicités et qu'ils avaient loyalement servi. En ce sens, la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes des combats en Afrique du Nord constituerait un premier pas vers la réconciliation nationale.

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Réponse du Secrétariat d'Etat aux anciens combattants publiée le 27/02/2003

Comme le souligne l'honorable parlementaire, les anciens combattants des conflits d'Afrique du Nord souhaitent voir le souvenir de ces heures douloureuses et de ceux qui sont morts pour la France honoré au cours d'une journée nationale. Le secrétaire d'Etat aux anciens combattants considère qu'il revient d'abord au monde combattant d'aboutir à un accord sur cette demande légitime. Il n'appartient pas à l'Etat d'imposer une solution qui ne manquerait pas d'encourager de nouvelles polémiques et de rouvrir les blessures du passé. Afin de créer les conditions favorables à l'émergence d'un tel accord, le secrétaire d'Etat a confié à M. Jean Favier, membre de l'Institut, la présidence d'une commission composée des présidents des principales associations représentatives des anciens combattants, qui devra proposer une date pour la commémoration de la fin de la guerre d'Algérie. Cette commission s'est réunie le 6 novembre dernier, puis à nouveau le 22 janvier. A cette occasion, un large accord s'est dégagé en faveur du 5 décembre, date de l'inauguration par le Président de la République du mémorial national dédié aux " Morts pour la France " de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Pour autant, une association a tenu à marquer son attachement au 19 mars. M. Jean Favier remettra prochainement au secrétaire d'Etat le rapport concluant les travaux de sa commission. Le Gouvernement décidera alors de la suite qui peut être réservée à cette démarche.

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