Question de M. DÉSIRÉ Rodolphe (Martinique - RDSE-R) publiée le 13/02/2003

M. Rodolphe Désiré attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la question de l'accès aux soins des personnes en situation de précarité aux Antilles. De nombreux acteurs de santé publique, professionnels et responsables associatifs, ont en effet souligné la faiblesse des politiques de prévention et les difficultés de prise en charge des populations déjà fragilisées ou exclues par leur situation sanitaire et social. Ce constat a d'ailleurs été confirmé par les récents rapports du Haut Comité de la santé publique ainsi que par les conclusions des conférences régionales et nationales de la santé. Aux Antilles, le nombre de personnes en situation de précarité, la récurrence de certains problèmes de santé publique (liés notamment à l'alcool et à l'usage de stupéfiants), de même que la spécificité de pathologies comme la drépanocytose, nécessitent de repenser les stratégies en matière de santé publique. C'est précisément pour remédier à ces lacunes qu'il existe dans notre pays des médiateurs de santé publique, interfaces entre les publics et les professionnels de santé. Outre-mer, la Guyane semble un exemple à suivre, puisqu'une formation en la matière a été instaurée. Il apparaît en effet évident qu'une politique de santé publique efficace doit s'appuyer sur la participation des usagers, les encourageant à adopter de bonnes pratiques sanitaires et, le cas échéant, à s'engager dans une démarche de soins. C'est avant tout l'écoute des besoins et des difficultés de ces publics en situation de vulnérabilité qui permettra de remédier à une situation sanitaire préoccupante et à un meilleur fonctionnement du système de santé. En conséquence il lui demande s'il compte faire procéder à un état des lieux en matière de prévention et d'accès aux soins des personnes en situation de précarité, afin d'évaluer la pertinence de l'instauration aux Antilles d'une formation de médiateurs de santé publique.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 24/04/2003

Les trois départements des Antilles françaises ont bénéficié au cours des années 2000, 2001 et 2002 d'un premier programme d'accès à la prévention et aux soins (PRAPS) en faveur des personnes les plus en difficulté. De nombreuses actions, basées sur un diagnostic initial des besoins de ce public au niveau départemental, ont été menées. Les financements de l'Etat ont largement contribué à la mise en oeuvre de ces actions. S'appuyant sur des évaluations locales et nationales des PRAPS de première génération ainsi que sur un nouvel état des lieux départemental des besoins, les PRAPS de deuxième génération vont être élaborés prochainement, pour couvrir la période 2003-2006. S'agissant de la formation et du suivi de médiateurs de santé, il s'agit d'un programme expérimental soutenu par l'Etat (direction générale de la santé et délégation interministérielle à la ville) depuis 2000, développé sur trois régions pilotes : Ile-de-France (quatre-vingts médiateurs formés), PACA (trente-six médiateurs formés) et Guyane (dix-huit médiateurs formés). Un bilan de la mise en oeuvre de ce programme sur les régions Ile-de-France et PACA a débuté en janvier 2003 ; ses conclusions seront rendues en septembre prochain. Par ailleurs, une évaluation de l'impact de l'intervention des médiateurs de santé pour améliorer l'accès à la prévention et aux soins des populations les plus vulnérables doit être conduite en Guyane spécifiquement sur le second semestre 2003. Les conclusions de cette évaluation permettront d'établir des recommandations et des suggestions sur les modalités possibles de développement de la médiation en matière de santé.

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