Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC-UDF) publiée le 06/03/2003

Mme Françoise Férat appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées sur la mise en oeuvre de la réforme de la tarification des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD). L'accroissement de l'espérance de vie, imputable aux progrès scientifiques et à une amélioration significative des conditions d'existence, a en effet incité les pouvoirs publics à réformer en profondeur la politique de santé publique. Grâce à cette réforme, les structures d'accueil peuvent désormais s'engager dans une démarche volontariste de conventionnement avec l'État et les conseils généraux, cela afin d'améliorer la qualité des prises en charge. Si ce nouveau dispositif a connu, en 2001, des difficultés inhérentes aux évolutions législatives et réglementaires (allocation personnalisée d'autonomie, aménagement et réduction du temps de travail...), il a été procédé, en 2002, à près de 1 400 signatures de convention. Pour 2003, les discussions qui se sont tenues dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2003 ont laissé entrevoir la contractualisation de 1 800 conventions tripartites. Or il semble que la récente répartition des crédits de l'ONDAM ne permette pas au Gouvernement d'honorer ses engagements. A la lumière de ces éléments, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il envisage de prendre pour que soient mobilisés au plus vite les crédits de médicalisation des établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes.

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Réponse du Secrétariat d'Etat aux personnes âgées publiée le 19/06/2003

Le secrétaire d'Etat aux personnes âgées est particulièrement conscient des besoins des établissements qui hébergent les personnes âgées dépendantes (EHPAD). Tant le degré de dépendance accrue des personnes accueillies, le niveau des moyens en personnel aujourd'hui mobilisé, la nécessaire adaptation du cadre bâti mais surtout la qualité de l'accompagnement et des soins que nous devons à nos aînés justifient une attention et une vigilance particulières. Nous devons faire de cette politique une priorité de l'action publique. Le plan d'amélioration de la qualité et de médicalisation des EHPAD, qui demeure par bien des aspects encore trop complexe et parfois incompris, présente néanmoins de bons objectifs. Ces derniers visent, notamment, à promouvoir une démarche qualité au sein de chaque établissement et à réduire les inégalités entre établissements dans l'attribution des ressources. Cette réforme se traduit par une démarche partenariale et la conclusion de conventions tripartites entre les établissements, les départements et l'Etat. La signature de la convention déclenche l'octroi des crédits d'assurance maladie correspondant à la démarche qualité engagée par l'établissement. Cette politique, lancée en 1999, a été revue en 2001. Depuis son arrivée au Gouvernement, le ministre a poursuivi la démarche de conventionnement : 330 conventions ont été signées en 2000-2001, 1 112 en 2002 dont 400 au premier semestre et 700 au second semestre. Il entend prolonger ce processus de démarche qualité. C'est pourquoi une instruction ministérielle en date du 13 janvier 2003 a été diffusée à tous les acteurs pour lever certains obstacles qui pouvaient subsister dans les procédures et la méthodologie de conventionnement. De même un objectif de conventionnement a été, formellement et pour la première fois, inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale. L'instruction budgétaire annuelle, qui vient d'être diffusée, précise les conditions de réalisation de cet objectif. Un tiers des conventions environ seront signées avec des établissements déjà médicalisés tels que les unités de soins de longue durée, pour lesquelles la démarche qualité nécessite d'être poursuivie. Pour un autre tiers, les conventions seront signées dès cette année avec effet au 1er janvier 2004 ainsi que le prévoit la réglementation en vigueur (art. 32 du décret du 26 avril 1999). Pour le solde, enfin, le financement sera imputé sur l'enveloppe dégagée en 2003. Après arbitrage, et utilisation des marges disponibles, celle-ci s'élève désormais à 80 millions d'euros. Globalement, l'objectif de 1 800 conventions fixé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2003 peut ainsi être atteint. Au total, le Gouvernement s'est donné les moyens, dans un contexte particulièrement contraint, de poursuivre la médicalisation et donc l'augmentation des dotations des EHPAD afin d'améliorer les services aux personnes âgées et les conditions de travail de ceux qui les entourent chaque jour de leur dévouement. Le processus, loin d'être achevé, se poursuivra résolument avec le sens des responsabilités et des équilibres entre les besoins et les capacités financières disponibles.

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