Question de M. BAUDOT Jacques (Meurthe-et-Moselle - UMP) publiée le 24/04/2003

M. Jacques Baudot attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur les difficultés que rencontrent les entreprises artisanales de la boulangerie-pâtisserie dans l'application des 35 heures. En effet, en raison de la nature même de leur activité, ces artisans ont une durée moyenne de travail supérieure à la moyenne nationale. Soumis à des contraintes horaires très particulières (amplitude des heures d'ouverture, travail de nuit, week-end...), ils ont besoin de maintenir un volume d'heures supplémentaires afin de pouvoir répondre aux attentes des consommateurs. Par ailleurs, ils souhaitent une diminution des charges qui pèsent lourdement sur leurs entreprises. Au regard des problèmes spécifiques à la profession, il lui demande de lui indiquer quelles mesures d'allégement et d'assouplissement le Gouvernement entend prendre pour faciliter la mise en oeuvre de l'aménagement et de la réduction du temps de travail au sein de ce secteur d'activité.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité publiée le 07/08/2003

L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de monsieur le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur les difficultés rencontrées par les artisans boulangers dans l'application de la loi relative à la réduction négociée du temps de travail. La loi n° 2003-47 du 17 janvier 2003 relative aux salaires, au temps de travail et au développement de l'emploi, a pour objet, sans remettre en cause le principe même de la durée du travail fixée à 35 heures hebdomadaires, d'assouplir et de simplifier, notamment par la voie de la négociation collective, les conditions dans lesquelles la réduction du temps de travail est mise en oeuvre dans les entreprises. Aussi, la loi prévoit-elle notamment, d'une part la fixation du taux de majoration des heures supplémentaires par accord de branche étendu et d'autre part, le renvoi de la définition du niveau du contingent d'heures supplémentaires à la négociation de branche et l'unification des conséquences attachées au contingent conventionnel. Ainsi, le contingent conventionnel vaut à la fois pour la saisine de l'inspecteur du travail et pour le déclenchement des droits à repos compensateur obligatoire. Les contingents négociés antérieurement à la date de publication de la loi sont réputés avoir été négociés sur le fondement de la loi susvisée. Néanmoins, ils ne s'appliquent, sous réserve de nouvelles négociations, en matière d'ouverture des droits à repos compensateur obligatoire, que dans la limite du contingent réglementaire. Ainsi, pour la branche de la boulangerie-pâtisserie qui a prévu un contingent de 282 heures pour 2003, le contingent conventionnel détermine le seuil à partir duquel l'autorisation de l'inspecteur du travail pour accomplir des heures supplémentaires est requise, le seuil de déclenchement du droit à repos compensateur étant celui de 180 heures fixé par décret du 15 octobre 2002 et confirmé par le décret n° 2003-258 du 20 mars 2003. Par ailleurs, la loi susvisée prend en compte les difficultés des petites entreprises et le besoin supplémentaire, pour elles, de certaines souplesses. Ainsi, elle prévoit de maintenir le taux de majoration de 10 % des quatre premières heures supplémentaires applicables aux entreprises de vingt salariés au plus, à défaut d'accord de branche étendu, jusqu'au 31 décembre 2005 et d'étendre le dispositif au titre du repos compensateur obligatoire dont seules bénéficiaient jusqu'à présent les très petites entreprises de 10 salariés au plus à toutes les entreprises de 20 salariés et moins. Enfin, ces mesures sont accompagnées d'un nouveau dispositif d'allègement des cotisations de sécurité sociale, simple, unique et déconnecté de la durée du travail, visant à réduire le coût du travail. Le dispositif, qui entre en vigueur au 1er juillet 2003, vise les bas salaires, le taux maximum d'exonération étant fixé au niveau du SMIC.

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