Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - UMP) publiée le 08/05/2003

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies sur l'article paru dans le quotidien Le Figaro du 21 mars 2003 et dans lequel il est précisé que " près de 75 % des Européens accomplissant un doctorat aux Etats-Unis envisagent d'y rester plutôt que de revenir travailler en Europe ". Il la remercie de bien vouloir lui indiquer quelle est sa réaction à l'encontre de cette information et aimerait connaître les mesures envisagées par son ministère en collaboration avec ses homologues européens pour renverser cette tendance.

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Réponse du Ministre délégué à la recherche et aux nouvelles technologies publiée le 23/10/2003

D'après le travail réalisé par le bureau du CNRS à Washington et la mission scientifique et technologique de l'ambassade de France en mai 2001, les effectifs des Français ayant obtenu leur doctorat en France et venus faire un " post-doctorat " aux Etats-Unis sont estimés à 2 000 ; ils ne semblent pas avoir un comportement très différent des 6 900 étudiants français recensés dans les universités américaines. Leur nombre croît de 2 % l'an, ce qui témoigne de la vitalité des échanges, mais la très grande majorité d'entre eux souhaitent revenir en France. L'absence d'instruments de suivi précis du devenir de cette population de 2 000 post-doctorants rend difficile une évaluation précise du taux de retour. Des éléments d'information partiels tendent à montrer cependant qu'il est supérieur aux 25 % souvent mentionnés. Cependant, conscient de la nécessité de maintenir une forte attractivité de notre territoire pour les jeunes diplômés, le Gouvernement a arrêté plusieurs mesures destinées à aider le retour des post-doctorants : l'amélioration de l'accès aux informations sur les offres d'emplois par l'intermédiaire d'internet, pour exprimer leur candidature à un emploi public : c'est le cas des concours de recrutement dans les organismes de recherche ou la mise en ligne d'une application des nouvelles technologies au recrutement des enseignants du supérieur : " Antares " en vue de l'inscription aux listes de qualification ; le serveur de l'Association Bernard Grégory (ABG) propose aussi en ligne des offres d'emplois qui lui sont confiées par des entreprises, des organismes de recherche et des établissements d'enseignement supérieur souhaitant recruter notamment des candidats de niveau post-doctorat ; le forum " USA " organisé par la mission scientifique et technique de l'ambassade de France aux Etats-Unis qui est destiné à mettre en relation la population des post-doctorants avec les établissements de recherche et d'enseignement supérieur ; le développement des aides spécifiques aux jeunes recrutés grâce à l'ACI " jeunes chercheurs et jeunes chercheuses " du Fonds national de la science ou le programme Avenir destiné au soutien des jeunes chercheurs titularisés et des post-doctorants, lancé par l'INSERM pour favoriser leur insertion au meilleur niveau de la recherche au début de leur carrière scientifique ; des mesures de soutien à l'emploi scientifique avec, dans le secteur public, la mise en place en 2003 et 2004 de, respectivement, 400 et 200 nouvelles possibilités de contrats post-doctoraux d'une durée de dix-huit mois au plus dans les établissements de recherche, mais aussi dans le secteur privé avec la poursuite du dispositif d'aide au recrutement de post-doctorants par les PME. Le Gouvernement est attentif à promouvoir une politique favorisant le retour des post-doctorants pour enrichir les viviers de recrutement, afin de faire face aux départs en retraite des chercheurs et d'enseignants-chercheurs. Des mesures d'aide au retour des jeunes chercheurs français implantés à l'étranger sont prévues en 2004. Il souhaite aussi rendre plus attractif notre pays au plan international pour augmenter la venue de post-doctorants étrangers dans nos laboratoires.

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