Question de M. NOGRIX Philippe (Ille-et-Vilaine - UC) publiée le 27/06/2003

Question posée en séance publique le 26/06/2003

M. le président. La parole est à M. Philippe Nogrix.

M. Philippe Nogrix. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'Etat au tourisme.

Monsieur le secrétaire d'Etat, à une semaine du début des vacances d'été, il me semble important de faire le point sur l'industrie du tourisme en France et les perspectives qui s'ouvrent à elle pour la saison. Le tourisme constitue une richesse importante pour notre pays, avec plus de 120 milliards d'euros de chiffre d'affaires et près d'un million d'emplois.

Cela étant, les professionnels du tourisme sont inquiets : d'après certains quotidiens, des régions phares, en particulier sur la façade atlantique, enregistrent une chute des taux de réservation allant de 30 % à 40 %, due notamment à la désaffection des touristes étrangers, essentiellement américains et allemands.

Mme Nicole Borvo. Ils n'aiment pas le pétrole sur les plages !

M. Philippe Nogrix. Cette situation est la conséquence d'une année marquée par la marée noire liée au naufrage du Prestige, par un contexte international perturbé et, enfin, par les grèves en France. (Mme Nicole Borvo sourit.)

Il serait nécessaire de développer une coopération interministérielle à la suite de la publication brutale et sujette à interprétation de documents sur l'état sanitaire des plages. Ces publications sont souvent stigmatisantes et ne reflètent pas nécessairement les efforts accomplis. Vous savez, monsieur le secrétaire d'Etat, que les élus locaux et les professionnels du tourisme sont des gens sérieux, soucieux de la qualité de l'environnement.

Aussi souhaiterais-je connaître, monsieur le secrétaire d'Etat, les prévisions de vos services pour la saison d'été qui débute et les actions que vous envisagez de mener à l'étranger pour convaincre les touristes de revenir en France.

Par ailleurs, on assiste depuis une dizaine d'années au développement de nouvelles formes de tourisme : tourisme vert, tourisme à la ferme. Elu d'un département rural, je suis particulièrement sensible à la mise en place de ces nouveaux modes d'hébergement dans les exploitations agricoles. C'est là un tourisme éducatif, permettant aux jeunes enfants de découvrir un monde qu'ils ignorent très souvent et qui, pourtant, est essentiel à la vie.

Le développement de telles initiatives permet de redynamiser le tissu rural, de maintenir des exploitations et surtout de faire vivre des zones où l'on lutte contre le dépeuplement et l'exode rural.

Monsieur le secrétaire d'Etat, quelles actions envisagez-vous d'engager pour attirer à nouveau les touristes étrangers en France, quelle vision du tourisme rural avez-vous, comment mieux informer le public sur l'état de notre littoral et sur la lutte contre la dégradation de celui-ci, notamment par les pétroliers ? (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste et de l'UMP, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.

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Réponse du Secrétariat d'Etat au tourisme publiée le 27/06/2003

Réponse apportée en séance publique le 26/06/2003

M. Léon Bertrand, secrétaire d'Etat au tourisme. Vous avez raison, monsieur Nogrix, d'affirmer que les événements internationaux et écologiques ont des répercussions négatives sur l'économie touristique de notre pays.

Comment avons-nous réagi ?

Nous avons d'abord mis en place une cellule de veille, qui est, je le rappelle, un lieu de rencontre entre les professionnels, leur permettant de s'adapter et de réagir rapidement.

Nous avons également lancé des campagnes pour promouvoir la « destination France ». La première de ces campagnes a concerné, bien entendu, l'Aquitaine. Elle a été financée par l'Etat à hauteur de 1,4 million d'euros, soit 50 % du montant total, et des actions spécifiques ont été engagées en direction des marchés allemand et néerlandais.

De plus, nous venons de lancer aux Etats-Unis une campagne de promotion dont les premières retombées dans la presse dépassent toutes nos espérances.

Certes, nous constatons depuis quelque temps un certain retard dans les réservations faites par la clientèle étrangère, surtout dans les zones littorales et pour le mois de juillet, mais nous observons une légère reprise pour le mois d'août.

En outre, le nombre des réservations effectuées par la clientèle française reste stable par rapport à l'année dernière. Mais, compte tenu du nouveau comportement des consommateurs et de nos efforts de promotion, je pense que ces indicateurs évolueront favorablement.

Concernant le tourisme rural, celui-ci se développe fortement. Il représente aujourd'hui près de 30 % de la fréquentation tant française qu'étrangère et constitue un facteur important de développement et d'aménagement des territoires ruraux. Comme vous l'avez souhaité, monsieur le sénateur, j'entends amplifier notre action dans ce domaine.

En premier lieu, nous comptons proposer, dans le cadre du projet de loi de développement rural qui sera présenté par mon collègue Hervé Gaymard, des mesures incitatives visant à favoriser la rénovation ou la réhabilitation du patrimoine bâti et des hébergements à des fins touristiques.

En second lieu, une campagne de promotion en direction du grand public sera lancée. Elle sera déclinée le temps d'un week-end, à l'automne 2003, et permettra la mise en valeur de la diversité des ressources de l'espace rural.

Comme vous le voyez, monsieur le sénateur, de nombreuses raisons nous autorisent à rester optimistes pour cette saison. (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

M. Philippe Nogrix. Merci !

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