Question de M. TRÉMEL Pierre-Yvon (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 16/10/2003

M. Pierre-Yvon Trémel appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les hospitalisations en urgence dans le département des Côtes-d'Armor. Il semblerait que malgré le caractère exceptionnel que doit revêtir une hospitalisation en urgence conformément à la loi, la procédure d'urgence soit utilisée de plus en plus fréquemment depuis quelques années. Les données statistiques des rapports de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques révèlent que de 1993 à 2001 les hospitalisations à la demande d'un tiers en urgence ont augmenté de 274 %. En 2001, 187 internements en procédure d'urgence ont été réalisés dans les Côtes-d'Armor contre 50 en 1993. Si le chiffre global de l'augmentation des internements à la demande d'un tiers (49 %) est inférieur à la moyenne nationale, il n'en reste pas moins très important. Il lui demande de bien vouloir lui fournir des éléments d'information précis sur la situation nationale et sur celle du département des Côtes-d'Armor dans ce domaine.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 13/11/2003

L'association, qui dénonce l'augmentation des hospitalisations sur demande d'un tiers (HDT) dans chaque département et notamment dans le département des Côtes-d'Armor, est la commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH), émanation de l'Eglise de scientologie. Cette augmentation est certes importante mais les commissions départementales des hospitalisations psychiatriques (CDHP), instituées par la loi du 27 juin 1990 en vue d'examiner la situation des personnes hospitalisées au regard du respect des libertés individuelles, n'ont pas constaté d'hospitalisations sans consentement abusives. D'une manière générale, les CDHP expliquent cette augmentation par l'élargissement du profil des personnes pour lesquelles une mesure d'hospitalisation sous contrainte est ordonnée : personnes dépendantes aux produits toxiques (surtout l'alcool), victimes de troubles du comportement, malades perturbateurs et/ou violents. De plus, les hospitalisations sans consentement ne représentaient en 1999 que 13,6 % du total des hospitalisations psychiatriques et l'état de certains patients nécessite parfois plusieurs hospitalisations au cours de l'année, un même malade pouvant être ainsi comptabilisé plusieurs fois. Un certain nombre de patients relevant du régime juridique de l'HDT ne sont enfin pas hospitalisés de fait lorsqu'ils font l'objet de sorties, d'essai (dans la plupart des cas à leur domicile). La diminution souhaitable des mesures d'hospitalisation sous contrainte est liée au développement de la prévention en santé mentale afin d'éviter la survenue de troubles et d'en limiter les effets, la prévention constituant d'ailleurs une des priorités de la loi d'orientation en santé publique. Enfin, dans le cadre des réflexions en cours sur la réforme de la loi du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d'hospitalisation, il est envisagé la fusion des régimes d'hospitalisation d'office et d'hospitalisation à la demande d'un tiers, au profit d'une première brève période d'observation, ce qui devrait permettre, en recherchant le consentement aux soins psychiatriques des personnes, d'éviter un certain nombre de mesures d'hospitalisation sous contrainte.

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