Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 26/02/2004

La désaffection des élèves pour les études universitaires scientifiques est extrêmement préoccupante. Elle risque d'entraîner à court terme un manque d'enseignants de sciences alors même qu'il va falloir recruter pour répondre aux besoins des collèges et des lycées. M. Jacques Legendre demande à M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche quelles mesures il compte prendre pour redresser la situation et assurer un recrutement suffisant d'enseignants scientifiques de qualité. Dans les années soixante, alors que la France était confrontée à un grave déficit d'enseignants qualifiés dans l'enseignement secondaire, il avait été procédé avec succès à une formule de prérecrutement (les IPES). Il lui demande s'il envisage de recourir à nouveau à ce type de mesure comme le suggèrent de nombreuses associations et sociétés savantes scientifiques.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 22/07/2004

La lutte contre la désaffection des étudiants pour les études scientifiques constitue une priorité de l'action du ministère de l'éducation nationale, à laquelle a été sensibilisé l'ensemble de la communauté éducative. En effet, depuis 1998, des actions ont été mises en oeuvre pour remédier à la crise des vocations scientifiques dont la rénovation des DEUG scientifiques pour laquelle un accompagnement financier a été attribué aux universités concernées. A partir de 2001, d'autres formes d'actions ont été initiées et portées par la mission qui a été confiée à Maurice Porchet, professeur à l'université Lille 1. Après la parution en avril 2002 d'un premier rapport " Un projet global pour l'enseignement des sciences du primaire à l'université ", la mission du professeur Porchet a été reconduite et a donné lieu à la remise d'un rapport en mars 2003 intitulé " Attrait et qualité des études scientifiques " s'articulant autour de six propositions : faire émerger un nouvel enseignement des sciences reposant sur de nouvelles méthodes d'apprentissage, une meilleure connaissance de l'enseignement, l'acquisition de nouvelles compétences ; créer des commissions de réflexion sur l'enseignement des sciences afin de mieux coordonner les enseignements universitaires avec les savoirs acquis au lycée ; généraliser la nomination des chargés de mission académique pour les sciences : donner une autre image de l'université par une meilleure information et une communication plus grande autour de l'enseignement et des métiers ; mutualiser toutes les pratiques pédagogiques innovantes ; former les enseignants-chercheurs à la pédagogie et réhabiliter la fonction d'enseignant. Dans ce contexte, une attention accrue est portée au recrutement des enseignants des disciplines scientifiques. Ainsi, le nombre de postes mis au recrutement s'est accru de 45,45 % entre 1998 et 2003. Si, pour la session 2004, on enregistre une réduction du nombre de postes proposés correspondant à la baisse constatée et anticipée du nombre des élèves et à la diminution des départs d'enseignants en 2004, les recrutements dans les concours scientifiques ont subi, dans une moindre mesure, cette tendance (10 % au lieu de 17 % pour l'ensemble des agrégations externes, !7 % au lieu de 27 % pour les CAPES). On peut toutefois constater que le vivier des candidats inscrits enregistre, pour la session 2004, une progression par rapport à la session précédente de 12 % pour l'agrégation externe de mathématiques, de 16,65 % pour les agrégations de sciences physiques et de 11,26 % pour les CAPES de sciences physiques. Ainsi, le nombre de candidats par poste est en moyenne de 7 pour les agrégations et de 5 pour les CAPES.

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